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La crise sanitaire a rendu très concret, aux yeux de l’opinion, la difficile condition des personnels soignants et a provoqué la grande consultation baptisée Ségur de la santé. Elle a abouti à plusieurs décisions, notamment à une revalorisation salariale d’au moins 180 euros net par mois pour les personnels soignants non médecins des secteurs publics et non lucratifs.
Le rôle – tout aussi essentiel – des travailleurs sociaux, qui, eux, prennent soin des personnes les plus vulnérables (handicapées, dépendantes) et assurent la protection de l’enfance, n’a pas gagné de cette reconnaissance et la profession souffre, comme celle de soignant, d’une désaffection inquiétante : de 15 % à 30 % des postes sont vacants, 70 % des employeurs rencontrent des difficultés de recrutement, enregistrent des démissions et déplorent un chiffre d’affaires important.
C’est ce dont semblent avoir pris conscience l’exécutif à son plus haut niveau puisque le premier ministre, Jean Castex, accompagné d’une dizaine de membres du gouvernement (à commencer par Olivier Véran, le ministre de la santé et des solidarités, tutelle des professionnels du social), doit présider, vendredi 18 février, une conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social. A cette occasion, il devrait annoncer une revalorisation immédiate des salaires, à hauteur de celle accordée, en décembre 2020, aux soignants, soit 183 euros nets mensuels.
Une négociation longue et difficile
Selon Matignon, ces augmentations concerneraient 140 000 éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, conseillers en économie sociale et familiale, tous les salariés de structures non lucratives, et 29 000 agents publics, et entreraient en vigueur à compter du mois d’avril, mais seraient présentés en juin . Il en coûtera, pour les premiers, 540 millions d’euros en 2022, puis 720 millions d’euros en année pleine, une dépense prise en charge aux deux tiers par l’Etat et à un tiers par les départements, employeurs de ces professionnels et 120 autres millions d’euros pour ceux de la fonction publique.
Au passage, M. Castex envisageait de combler quelques failles du Ségur de la santé, en particulier la rémunération des 20 000 aides à domicile employées par les centres d’action sociale, des salariés des centres de protection maternelle et infantile, mais aussi les 3 000 médecins coordonnateurs en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, une dépense globale supplémentaire de soit 140 millions d’euros en année pleine, partagée entre Etat, départements et communes, selon les statuts.
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