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Le gouvernement a présenté en Conseil des ministres, mercredi 7 juin, son projet de loi « pour le plein emploi », qui doit donner naissance à France Travail, un organisme voué à succéder à Pôle emploi. Ce projet vise notamment à mettre en place un accompagnement plus personnalisé et directif des allocataires du RSA.
L’exécutif mise sur cette transformation pour atteindre le plein emploi, soit un taux de chômage de l’ordre de 5% en 2027 (contre 7,1% actuellement), en ciblant les personnes éloignées de l’emploi.
Malgré la forte baisse du chômage ces dernières années et les pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs, le nombre de bénéficiaires du RSA n’a guère diminué depuis 2017, avec environ 1,8 million de bénéficiaires.
Dans ce contexte, la création de France Travail, prévue par le 1euh janvier 2025, vise à mieux coordonner les acteurs du service public de l’emploi, caractérisé « par son atomicité et sa complexité »a expliqué le ministre du Travail, Olivier Dussopt, à l’issue du Conseil des ministres.
Concilier recherche d’emploi et aide sociale
Il s’agit d’avoir la même procédure d’entrée pour toutes les personnes en recherche d’emploi ou rencontrant des difficultés d’insertion, quelle que soit la porte à laquelle elles frappent. L’idée est qu’une personne qui demande le RSA à la caisse d’allocations familiales se retrouve en même temps inscrite à France Travail, alors qu’aujourd’hui seuls 40 % des allocataires du RSA sont à Pôle emploi.
Cette inscription automatique à France Travail, sur la base de critères communs, permettra « une entrée rapide dans le cours de soutien » Et « visibilité sur toutes les personnes en recherche d’emploi sur un territoire »soulignons-nous à Matignon.
Chaque membre de France Travail signera « un contrat d’engagement ». C’est dans ce contexte qu’un accompagnement renouvelé des allocataires du RSA est testé dans dix-huit départements avec la question sensible des quinze à vingt heures de travail par semaine.
Non formellement inscrites dans la loi, ces heures auront un objectif « adapté » à chacun, a précisé le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Ce ne sera pas « ni travail gratuit, ni volontariat obligatoire »répète-t-il, face aux craintes des associations luttant contre la pauvreté.
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France Travail et tous les acteurs (par exemple, les missions locales pour les jeunes, Cap Emploi pour les personnes en situation de handicap, ou encore les collectivités territoriales) devront fonctionner en réseau. France Travail sera le principal opérateur de ce réseau. « Il ne s’agit pas de faire un big bang institutionnel, mais de jouer collectivement »résume Elisabeth Borne, alors que certains élus dénoncent, comme Régions de France, « un projet de recentralisation ».
« Soumettre les allocataires du RSA au même contrôle que les chômeurs »
Pour le ministre du travail, « Ce qui manque, c’est l’accompagnement. 350 000 bénéficiaires n’ont aucun suivi, et nous ne sommes pas en reste avec notre devoir de solidarité avec 607 euros (le montant du RSA pour une personne seule) ».
Dans une enquête publiée en début d’année, 61 % des allocataires du RSA déclarent avoir « besoin d’aide en matière professionnelle ou sociale » qui n’était pas satisfait. Dans ce « logique des droits et des devoirs »le projet de loi facilite également l’application des pénalités aux bénéficiaires qui ne respectent pas leurs obligations.
Pour renforcer le soutien, il y aura « ressources additionnelles », a assuré Olivier Dussopt, tout en évoquant les discussions sur le prochain budget. Le rapport préfigurant la réforme chiffrait son coût « entre 2 et 2,5 milliards d’euros cumulés jusqu’en 2027 ».
Avant le coup de hache d’une radiation – peu appliqué actuellement -, le conseiller pourra désormais, sauf opposition du président du conseil départemental, suspendre le versement du RSA en cas de manquement, avec une régularisation rétroactive lorsque la personne respecte encore ses engagements.
Le gouvernement veut « soumettre les allocataires du RSA au même contrôle que les chômeurs ». « Ça les stigmatise profondément », a dénoncé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, estime que la conditionnalité du RSA « est une ligne rouge ». « La plus grande stigmatisation est de maintenir les gens dans la précarité »répondit Olivier Dussopt.
Le texte, qui sera d’abord examiné au Sénat début juillet, comporte deux autres volets : l’un sur le handicap, qui vise à améliorer l’accès des personnes handicapées à l’emploi en milieu ordinaire, et l’autre sur la petite enfance, qui reconnaît les communes comme « autorités organisatrices » l’accueil, avec pour mission d’identifier les besoins, d’informer les familles et de construire l’offre.
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