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Cahier de bureau. Mi-février, la direction de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a annoncé la suppression d’un quart de ses effectifs : 62 postes sur 240 d’ici juillet. Toute l’équipe de leur magazine Santé & Travail, à l’exception de l’éditeur, est concerné. UN « énorme surprise »UN « plan brutal, injuste et violent qui cible les plus de 50 ans »ont immédiatement dénoncé les représentants du personnel. « Un conflit de valeurs, reprend la secrétaire du comité social et économique (CSE), Françoise Troublé Uchôa. Comment un PSE peut-il être annoncé le jour même [plan de sauvegarde de l’emploi] et envoyer un petit tweet « prends soin de ton cœur » »elle demande?
Huit jours plus tard, alors que salariés et syndicats manifestaient devant le siège de la Mutualité contre ce plan de sauvegarde de l’emploi, le président de la FNMF, Eric Chenut, défendait sur France Inter l’amélioration de la santé au travail, et notamment les conditions d’emploi. des aînés. Coïncidence de calendrier ? Sans doute, mais les 59 % de salariés potentiellement concernés par le plan social de la Mutualité qui ont plus de 50 ans n’ont pas apprécié cet écho malheureux.
Comment prôner la solidarité et la santé au travail et en même temps décider d’utiliser un plan de départs volontaires puis contraints, pour gérer les difficultés économiques. C’est un exercice délicat que mène la FNMF, comme certaines mutuelles de santé qu’elle regroupe.
Leur écosystème est en train de changer. La réduction de la part de marché des mutuelles au profit des organismes du code des assurances est considérable. Depuis vingt ans, plus de 10 points de pourcentage de la part des cotisations dans les contrats de santé sont passés de la mutuelle à l’assurance, confirme le dernier rapport de la direction de la recherche du ministère de la Santé (Drees). Et, dans le même temps, le nombre de mutuelles est passé de plus d’un millier à environ trois cents. Cela a logiquement réduit les ressources de la Mutualité qui les fédère.
Professionnalisation du secteur
Mais dans l’ensemble, les mutuelles s’en sortent plutôt bien. C’est le mouvement de fusion-concentration en cours qui modifie les rapports de force et entraîne des difficultés, y compris au sein du PSE.
Les vingt premières mutuelles représentent 85% du marché. Et la professionnalisation du secteur se matérialise par l’arrivée de nouveaux managers, qui ont une vision plus financière que les anciens, loin des valeurs de l’économie sociale.
« Il faut renouer avec un développement rentable », explique Olivier Brenza, le nouveau directeur de la mutuelle Aésio, fruit de la concentration récente de quatre mutuelles. Quitte à envisager un PSE ?, lui demandaient fin janvier deux journalistes duArguments d’assurance. « C’est une option », il à répondu. Du côté de la Mutualité, la direction justifie aussi la réorganisation de la fédération par « un retour à l’équilibre économique ».
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