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La machine à recruter continue de tourner. Pour le neuvième trimestre consécutif, l’emploi salarié a continué de progresser au cours des trois premiers mois de 2023. L’économie française, qui n’a crû que faiblement (+0,2 %) sur cette période, a malgré tout créé 92 400 emplois (+0,3 %), contre 55.400 le trimestre précédent, selon les chiffres publiés jeudi 8 juin par l’Insee et la Dares.
Malgré la succession des crises – sanitaire, énergétique, guerre en Ukraine, inflation – les entreprises ont embauché massivement en France. Depuis fin 2019, l’économie française a créé 1,3 million d’emplois au total, soit une augmentation de 4,9 % des effectifs. La réussite de l’alternance joue un rôle important, puisqu’elle représente un tiers de ces créations. En revanche, l’intérim est en forte baisse.
Dans le seul secteur privé, la dynamique est encore plus remarquable : en hausse de 0,4% au premier trimestre, soit 86.800 emplois créés, l’effectif total est supérieur de 6,1% au niveau de 2019. fonction publique, la hausse atteint respectivement 0,1% et 1,1%.
Chômage à 7,1% en mai
Même pendant la dernière période de boom – entre le printemps 2015 et le printemps 2018 – le taux de création était beaucoup plus faible, avec un total de 725 000 nouveaux emplois.
Dans le même temps, le chômage a atteint 7,1 % de la population active en mai, au plus bas depuis 1982. Une tendance qui permet à l’exécutif d’afficher son objectif d’atteindre le plein emploi – qui correspond à un taux de chômage d’environ 5 % de la population active. population active – d’ici 2027.
Cependant, tout ne se passera peut-être pas comme prévu. Le climat des affaires « commence à piquer », observe Vladimir Passeron, chef du département emploi et revenus du travail à l’Insee. Son indicateur a atteint son plus bas niveau depuis avril 2021 en avril. Quant à celui qui reflète les intentions de recrutement, il est en forte baisse depuis fin 2022. « Quand on parle aux chefs d’entreprise, ils font preuve d’une certaine prudence dans leurs dépenses »confirme Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, pour qui « nous avons atteint un point haut sur la dynamique ». Certains secteurs, comme le commerce, traditionnellement gros pourvoyeur d’emplois, donnent aussi des signaux inquiétants entre dépôts de bilan, fermetures de magasins et réductions d’effectifs.
Baisse de la productivité du travail
« Les entreprises devront à terme restaurer leur productivité »explique l’économiste Eric Heyer, d’autant plus que la croissance ralentit ». Car la dynamique du marché du travail sur la période récente s’est traduite par une forte baisse de la productivité du travail. Si les effectifs avaient augmenté sur la période 2019-2022 au même rythme que la valeur ajoutée produite, il y aurait désormais un million d’emplois salariés en moins.
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