mergitur NEC fluctuant. L’économie française pourrait adopter la devise de Paris en cette année 2023. Battue par les vagues de crises successives depuis trois ans, le pays ne sombre pas. Comme si elle ne voulait pas accepter le déclin que promettent les Cassandre depuis des décennies, la France fait preuve d’une résilience inattendue, même si ses faiblesses structurelles persistent et, pour certaines d’entre elles, se sont aggravées. Sous le pavé des blocages liés à la réforme contestée des retraites, de nombreux indicateurs économiques restent bien orientés.
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Comme confié à Monde le patron d’une grande banque d’investissement, » l’idée que la situation puisse se transformer en catastrophe n’est pas dans l’esprit des investisseurs. Pour eux, c’est une crise à la française, comme le pays en a connu d’autres. ». Le juge de paix des marchés financiers est le célèbre « diffuser », la différence de rendement entre l’emprunt d’État français à dix ans et son équivalent allemand. Et, à ce niveau, c’est le calme plat.
Pourtant, rien n’aura été épargné à l’économie française : crise pandémique, pénuries de composants perturbant la production, flambée des prix de l’énergie, guerre en Ukraine, inflation, hausse des taux d’intérêt et maintenant crise sociale et politique. Malgré ces tumultes, la France continue de créer des emplois, contre vents et marées.
Le pays du chômage de masse a-t-il entamé sa transformation ? Trop tôt pour le dire mais, quoi qu’en pensent les sceptiques, la proportion de Français en emploi n’a jamais été aussi élevée. Selon « photographie du marché du travail en 2022 » publié par l’INSEE, 68,1 % des personnes âgées de 15 à 64 ans occupent un emploi. Du jamais vu depuis 1975, date à laquelle l’organisme statistique a commencé à mesurer ces données. Pour la septième année consécutive, le taux de chômage a baissé, s’établissant à 7,3% en moyenne annuelle en 2022, soit 3 points de moins qu’en 2015. L’inversion de la courbe du chômage chère à François Hollande n’est plus une incantation, elle est désormais une réalité.
L’amélioration est à la fois quantitative et qualitative. Globalement, la précarité recule, en termes de contrats de travail et d’horaires de travail. Les embauches en CDI ont augmenté de plus de 20 % par rapport au niveau de fin 2019. Le nombre de salariés à temps plein n’a jamais été aussi élevé (57 %), et la proportion de jeunes de 15 à 29 ans qui sont ni en emploi ni en formation diminue. Même si la France compte encore trois millions de chômeurs, le fait que le thème de l’emploi ait quasiment disparu du débat public est un bon indicateur de l’amélioration de la situation.
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