Les plus grandes entreprises françaises ont favorisé leurs actionnaires au détriment de leurs salariés dans la redistribution de la valeur ajoutée depuis 2018, selon l’ONG Oxfam, qui dénonce une « coupure »dans un rapport publié le lundi 26 juin.
Entre 2011 et 2017, « versements aux actionnaires et dépenses par employé [sic] évoluer ensemble » avant un « pause propre » en 2018, note Oxfam dans cette étude sur « l’inflation des dividendes » des cent plus grandes entreprises françaises cotées en Bourse.
« Alors que les versements aux actionnaires bondissent de 40 % en ligne avec la croissance de la valeur ajoutée, les dépenses par employé commencent à stagner » à partir de 2018, observe l’ONG.
Manque d’investissement dans la transition écologique
Outre le déséquilibre dans le partage de la valeur, l’ONG déplore le manque d’investissement de ces entreprises, notamment dans la transition énergétique.
« En 2019, 45% des dividendes et rachats d’actions versés aux actionnaires auraient suffi à couvrir leurs besoins d’investissement dans la transition écologique »estime Oxfam, qui note que« en moyenne 71% des profits » de ces sociétés ont été redistribuées à leurs actionnaires, de 2011 à 2021, sous forme de dividendes ou de rachat d’actions. Les politiques de l’énergéticien Engie, du fabricant de tubes sans soudure Vallourec et de la société minière Eramet sont visées, entre autres.
Oxfam demande que le paiement des dividendes soit conditionné par la loi à la mise en place de« un salaire décent sur toute la chaîne de valeur »ainsi que« une stratégie climatique ambitieuse » et un plan d’investissement convenu avec le comité social et économique de l’entreprise. L’ONG souhaite également la suppression du prélèvement forfaitaire unique sur les dividendes (« flat tax ») et le conditionnement des aides publiques à un plafonnement des revenus du capital.