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Pour marquer le début de leur troisième semaine de grève, les 67 salariés du fabricant de cellules électriques Pommier devaient défiler dans les rues de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) mardi 14 juin, avant de partir le lendemain en bus. au siège du groupe à Cahors, « faire du bruit » : ils réclament une augmentation de salaire de 5 %, le maintien de la prime de vacances de 400 euros et une augmentation de l’indemnité de panier-repas.
« Je ne sors plus. Je ne vais plus chez l’esthéticienne ni chez le coiffeur. Et je n’ai pas mis les pieds dans le sable depuis deux ansrésume Claude de Haro, rédactrice chez Pommier, divorcée et mère de trois enfants. Je gagne 1 400 euros net, ancienneté comprise, mais 1 000 euros vont aux charges fixes. Je dois cueillir des légumes dans le potager de mes parents. Je suis « Jo la débrouille », car ici, on travaille plus pour gagner moins, et on n’a jamais rien. »
Comme chez Pommier, des mobilisations éclosent en France chaque semaine pour des augmentations de salaire. Portées par des syndicats de toutes étiquettes, elles touchent des PME aux multinationales, tous secteurs d’activité confondus. Citons par exemple les grèves chez le spécialiste du revêtement de sol Gerflor, le parfumeur Marionnaud, l’énergéticien RTE, l’assureur AG2R La Mondiale ou le spécialiste des travaux routiers Eurovia…
« Pas de dynamique particulière » pour les bonus
Alors que l’inflation en France atteignait 5,2% sur un an en mai, son plus haut niveau depuis trente-sept ans, les derniers chiffres de la Dares, le service statistique du ministère du Travail, indiquent qu’au premier trimestre l’indice du salaire mensuel de base n’avait augmenté que de 2,3 % sur un an.
Un calage entre salaires et hausse des prix qui ne semble pas être compensé par les primes exceptionnelles de pouvoir d’achat (PEPA), constate le groupe Alpha, cabinet de conseil en relations sociales. « Avec 379 accords PEPA dans nos bases de données au premier trimestre, nous sommes dans les mêmes niveaux qu’en 2021explique Antoine Rémond, responsable du pôle études & data center. Il n’y a donc pas de dynamique particulière. Pas plus dans les sommes accordées : la moyenne dans notre échantillon est de 496 euros, alors qu’elle était de 506 euros en 2021, selon le gouvernement. »
Sans surprise, ce décalage provoque des mécontentements et, parfois, des mobilisations difficilement quantifiables. Chargée d’études au centre d’études & de données du groupe Alpha, Alice Rustique rappelle toutefois que depuis 2018, en moyenne, une cinquantaine d’accords salariaux (sur plusieurs milliers) mentionnaient un contexte conflictuel, et ce nombre a doublé au premier trimestre. de 2022. Petit indice du courant « conflit ».
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