Une telle convergence est rare parmi les représentants du personnel de Pôle emploi. Les dix syndicats déployés au sein de l’opérateur ont lancé un appel commun à la grève, pour le mardi 1euh février. A l’origine de ce débrayage, il y a, comme dans d’autres entités du secteur public et des entreprises privées, la question du pouvoir d’achat. Mais des revendications plus spécifiques sont également mises en avant : elles expriment un ras-le-bol face à des injonctions gouvernementales qui engendrent un très net surcroît d’activité.
Le bulletin de paie constitue la préoccupation numéro un. « Nous n’avons pas obtenu d’augmentation générale depuis 2017, explique Bernie Billey, déléguée syndicale CFDT. Et cette année, on ne nous propose qu’une revalorisation de 1%. » Ce qui est jugé très insuffisant, dans une période où l’inflation s’accélère. L’élue cédétiste fait remarquer qu’il est très difficile de s’en sortir pour ses collègues situés en bas de la grille de rémunérations, notamment ceux qui vivent en Ile-de-France. Délégué syndical central suppléant pour FO, Philippe Rocheteau dénonce, de son côté, une « dévalorisation » du travail réalisé par les équipes.
Autre gros chagrin des syndicats : l’exécutif ne cesse, depuis plusieurs mois, de mettre à contribution Pôle emploi. Il a, tout d’abord, dû recontacter l’ensemble des chômeurs de longue durée avant la fin 2021, de manière à leur offrir des « actions de remobilisation ». Puis est intervenue l’annonce du contrat d’engagement jeunes, qui va assurer un accompagnement renforcé aux moins de 26 ans confrontés à des difficultés d’insertion professionnelle : un programme dont l’application fait, là encore, appel au service public de l ’employer. En outre, Emmanuel Macron a exigé une intensification du contrôle exercé sur les inscrits à Pôle emploi afin de vérifier que ceux-ci sont bel et bien en quête d’un poste. Enfin, il y a la réforme de l’assurance-chômage et son corpus de nouvelles règles à digérer, celles relatives au calcul de l’allocation s’avérant particulièrement complexes.
« Légitime qu’on ait un débat »
Les programmes du gouvernement « s’empilent »alors que les « moyens » en effectifs ne suit pas toujours, déplore Sylvie Espagnolle, déléguée syndicale centrale CGT. Les conditions dans lesquelles les agents accomplissent leurs tâches se sont dégradées, renchérit M. Rocheteau. C’est la raison pour laquelle les syndicats réclament une « Détente du calendrier » dans l’entrée en vigueur des différents plans en cours.
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