[ad_1]
« Cette réforme des retraites était moins une réforme des retraites qu’une demande faite aux Français de travailler plus longtemps » : c’est par ces mots que Bruno Palier, politologue et directeur de recherche CNRS à Sciences Po, a introduit les Rencontres RH du mardi 9 mai, qui portaient sur l’impact de la réforme des retraites dans les entreprises.
Une dizaine de responsables des ressources humaines se sont réunis lors de ce rendez-vous mensuel de l’actualité managériale, créé par Le monde en partenariat avec ManpowerGroup et Malakoff Humanis, pour échanger sur leur politique, et plus particulièrement sur la question des seniors une fois la réforme appliquée.
Le politologue, également auteur de Réformer les retraites (Presses de Sciences Po, 2021), décrit en quelques mots la situation des travailleurs de près de 62 ans sur le marché du travail : « La moitié des Français ne sont plus en activité à l’âge de la retraite ; les quelques mois de travail supplémentaires exigés de ceux qui sont proches de l’âge de la retraite n’ont pas été pris en compte dans les négociations de rupture conventionnelle, avec la réforme de l’assurance-chômage, ils tombent directement dans le piège de la précarité. Enfin, ceux qui restent ne veulent plus travailler dans des conditions de travail dégradées, car le travail a été considéré comme un coût. »
Ce qui, côté entreprise, s’est traduit par quatre stratégies de compétitivité, explique-t-il en substance : délocaliser, externaliser (avec moins d’accès à la formation et à l’évolution de carrière), se débarrasser des salariés les plus chers (c’est-à-dire les seniors) et intensifier le travail des ceux qui restent.
Nouveau contrat
« La stratégie de se débarrasser des seniors était une réalité quand on est passé de 60 à 62 ans, réagit Adrien Barre, directeur du développement de la transition emploi-retraite du cabinet de conseil Diot-Siaci. Aujourd’hui, la moitié des entreprises nous contactent pour demander comment garder leurs employés. » Stéphanie Carles, directrice des relations sociales de bioMérieux, explique comment, dans son entreprise de microbiologie, « la réforme des retraites a remis sur le devant de la scène le problème de l’accompagnement, avec une forte demande des salariés » : « Nous avons beaucoup de salariés en horaires décalés, ce sujet était déjà pris en charge depuis des années, mais aujourd’hui nous avons un énorme casse-tête avec des seniors itinérants qui ne veulent plus prendre la route et qu’il faut remplacer, y compris géographiquement, ce qui est presque impossible. »
Il vous reste 51,14% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link