Tous les professionnels du transport routier, ce qui inclut les camionneurs mais aussi les chauffeurs d’autocars, les ambulanciers et les transporteurs de fonds, ont été appelés à se mobiliser le lundi 27 juin pour exiger des augmentations de salaire.
Dans la matinée, des barrages filtrants avec distribution de tracts ont ralenti la circulation sans provoquer de perturbations majeures à l’entrée de plusieurs zones industrielles en France. La plupart des blocages ont été levés en début d’après-midi. L’appel avait été lancé par une intersyndicale composée de la Confédération générale du travail (CGT), de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), de Force ouvrière (FO), de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et de la Confédération des cadres-Confédération générale des cadres.
« Il y avait une vingtaine de lieux concernés », notamment Orléans, Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) et Marseille, où la mobilisation a été un succès, selon Thierry Douine, président de la CFTC-Transports. La CGT-Transports avait quatorze points d’action et s’est dit « satisfait de la journée ».
Dans les Hauts-de-France, deux barrages filtrants ont été mis en place à l’entrée de deux grandes zones d’activités logistiques, l’une à la sortie de Lille et l’autre près d’Arras, provoquant d’importantes files de véhicules aux heures de pointe.
Action nationale #routière : circulation perturbée ce lundi matin sur la RD944 entre #Reims et #Châlons-en-C… https://t.co/adTQJMUtx3
— UnionArdennais (@L’Union-L’Ardennais)
A Lille, sur une sortie d’autoroute en direction de Valenciennes, une cinquantaine de personnes en gilet orange CFDT se sont mobilisées, bloquant la sortie d’autoroute menant à la ZAC Mélantois, non loin de l’aéroport Lille-Lesquin.
A Rennes, un bouchon d’environ 18 kilomètres s’est formé à l’est de la ville, selon Bison futé, en raison de la manifestation des camionneurs.
Perspective d’un retour potentiellement mouvementé
« C’est à la hauteur de ce que nous attendions. Ça montre que, si on n’est pas écouté, on peut revenir avec d’autres intentions à l’automne. », a-t-il prévenu. Tous les syndicats mettent en garde contre un mouvement plus dur à la rentrée si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Les syndicats réclament la réouverture immédiate des négociations salariales après celles d’octobre, qui avaient abouti à une revalorisation des grilles de 6%. Entre-temps, les revalorisations successives du salaire minimum ont fait tomber ces minima en dessous.
« Il faut revoir la méthode et revenir autour de la table, je dirais tous les trois ou quatre mois » compte tenu du contexte inflationniste, a insisté Thierry Douine, au micro de RMC. « Vous avez des secteurs où il y a une tension extrême sur l’emploi, je pense notamment à l’éducation, où il manque 8.000 à 10.000 chauffeurs, les métiers de la marchandise, où il y a 50.000 postes vacants »il a souligné.
L’objectif de cette mobilisation était « se compter » en vue d’une rentrée potentiellement mouvementée, a déclaré Fabrice Michaud, secrétaire général de la CGT-Transports, pour qui « il n’y a pas de volonté des employeurs [d’augmenter les salaires]parce que plus ils donnent des salaires proches du Smic, plus ils ont d’exonérations ». « Nous avons fixé septembre à un mouvement significatif si nous n’avons pas un écho favorable du gouvernement et du patronat »il a averti.