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Cela faisait plus de deux ans que le monde ferroviaire n’avait pas connu une telle mobilisation. Mercredi 6 juillet, 20 % des salariés de la SNCF se sont mis en grève pour leurs salaires et leur pouvoir d’achat. Un niveau qui atteint 47 %, en moyenne, chez les conducteurs, avec des pics en région (où seulement deux TER sur cinq circulaient) et sur le réseau Ile-de-France Transilien (un train sur deux). Il faut remonter au mouvement contre la réforme des retraites de décembre 2019 pour retrouver des taux de grévistes plus élevés dans le groupe public ferroviaire. Les niveaux de mobilisation sont alors encore plus spectaculaires. Le premier jour, le 5 décembre 2019, neuf chauffeurs sur dix ont arrêté le travail.
C’est donc un avertissement social fort – sans être massif – que les cheminots ont lancé ce mercredi ; un avertissement que la direction attendait, des dizaines de conflits locaux ayant fleuri ces derniers temps ; un avertissement qu’elle a manifestement entendu. Lors d’une table ronde sur les salaires, qui s’est tenue en même temps que la grève, François Nogué, le directeur des ressources humaines de la SNCF, a proposé une importante augmentation de salaire, qui devrait coûter 290 millions d’euros à l’entreprise.
Les cheminots bénéficieront d’une hausse qui sera d’environ 3,1 %. « C’est une médiane, M. Nogué a déclaré aux journalistes. Cela signifie que 70 000 cheminots [sur 140 000] en aura plus. » Cette hausse atteindra 3,7 % pour les plus bas salaires de l’entreprise et 2,2 % pour les cadres. Il sera rétroactif au 1euh avril, mais, pour des raisons d’organisation de la paie, l’excédent de salaire ne sera perçu par les agents qu’en octobre, au plus tard.
« Le compte n’y est pas »
Plutôt que d’augmenter le point d’indice de plus de 3% comme dans la fonction publique, la direction a mixé une série de mesures introduisant une dose de progressivité qui permet ce coup de pouce aux bas salaires. Il y a bien une augmentation générale de 1,4%, mais il y a aussi une revalorisation forfaitaire de 400 euros brut et un certain nombre d’augmentations ciblées. Les primes – élément clé de la rémunération des agents SNCF – seront majorées de 4 %, avec une prime pour les cheminots de première ligne (agents roulants, agents de maintenance), qui verront leurs primes de nuit, dimanche et jours fériés. et les astreintes ont augmenté de 7 %.
Les salaires d’embauche les plus bas des agents d’exécution, qui étaient rattrapés par la hausse du Smic, et pour lesquels les difficultés de recrutement sont les plus grandes, seront majorés de 4 %. D’autres mesures plus marginales viennent s’ajouter comme une revalorisation de la prime de vacances, qui passe de 400 à 500 euros, ou une augmentation de 3 % des indemnités de déplacement. Toutes ces mesures ne remplacent pas la négociation annuelle obligatoire (NAO), qui aura lieu en décembre pour décider éventuellement d’autres augmentations. « C’est un calendrier qui ouvre des perspectives pour l’avenir »dit M. Nogué.
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