Livre. Il aurait pu faire le bilan de ses onze années passées à la tête de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en livrant quelques anecdotes croustillantes sur les arrières cuisines du syndicalisme. Mais, avant de quitter le poste de secrétaire général de sa confédération, le 21 juin, Laurent Berger a préféré parler de ce qui est à la base de son engagement : le travail. C’est un sujet « extraordinairement maltraité »alors qu’il occupe une « Lieu central » dans la vie de millions de femmes et d’hommes, écrit le leader cédiste dans son essai percutant, Du mépris à la colèresaupoudré d’annotations personnelles sur ses expériences de militant et son environnement familial, qui lui ont légué le « fierté ouvrière ».
Il estime que le long conflit déclenché par la réforme des retraites est une illustration éclatante de son propos. Si des centaines de milliers de personnes – parfois plus d’un million – ont manifesté contre le relèvement de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, c’est qu’elles estimaient « humilié ».
De nombreux employés ont demandé » reconnaissance « , pas seulement sur leur fiche de paie, après l’épidémie de Covid-19, durant laquelle ils ont porté l’économie à bout de bras, soigné des malades ou permis à la population de se nourrir. Mais leur « l’espoir s’est évanoui » : pour eux, « rien n’a changé ou très peu », selon Laurent Berger. Pire encore, le pouvoir en place leur a dit, « comme pour dire merci »qu’il devrait rester en activité pendant deux ans de plus.
Sortir de cette situation de déni
Cette mesure ne pouvait qu’entraîner » colère « parce que ça frappe « exactement la catégorie des travailleurs de première et de deuxième ligne, qui se sentent déjà invisibles et méprisés ». Laurent Berger dénonce Emmanuel Macron, dont « la logique libérale (…) a durci »Et » l’action « du gouvernement, qui « redressé ». Mais ce qui est tout aussi grave à ses yeux, c’est l’impact électoral de l’obstination affichée par l’exécutif : en s’arc-boutant sur une loi impopulaire, « bricoler » Et « confus »cela nourrit « une méfiance dangereuse envers notre système démocratique »avec le risque d’ouvrir un boulevard à l’Elysée pour Marine Le Pen en 2027.
La gauche n’est pas beaucoup plus à son avantage, selon le leader de la CFDT. Elle est souvent restée prisonnière d’un « vision plutôt misérable » travail, le réduisant à des relations de souffrance et d’exploitation. Une telle lecture est « biaisé » et a tendance à ignorer la réalité.
Il vous reste 21,64% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.