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Si l’exécutif cherchait à réunir les syndicats, il remplissait efficacement sa mission. Lundi 19 septembre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a ouvert une concertation avec les partenaires sociaux au sujet de la réforme des retraites. A l’issue de la réunion, les organisations de salariés ont unanimement exprimé leur inquiétude et leur hostilité face à un projet qui reste flou, tant sur le fond que sur la méthode, de le faire passer au Parlement.
Le but de la réunion de lundi était « d’examiner les conclusions du rapport du Conseil d’orientation des retraites [COR] », rendu public quatre jours plus tôt. Ce document montre que les régimes de retraite, pris dans leur ensemble, sont redevenus excédentaires en 2021, mais qu’ils devraient replonger dans le rouge à partir de 2023 et rester déficitaires au moins jusqu’à la seconde moitié des années 2030.
L’ordre du jour proposé par M. Dussopt a été commenté avec perplexité, voire ironie, par les représentants syndicaux, qui ont répondu aux journalistes sur le trottoir, devant l’entrée du ministère du Travail. « On nous a fait une présentation synthétique du rapport du COR, que nous avions tous lu et auquel nous avions [déjà] tous ont réagi »a déclaré Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, s’interrogeant « Quel était le but de cette réunion ». « Nous ne savons pas vraiment pourquoi nous sommes venus, très honnêtement », a ajouté Cyril Chabanier, président de la CFTC. Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO, a pour sa part eu l’impression que le ministre du Travail voulait expliquer à ses invités « Comment lire correctement le rapport COR ». C’était « la retraite pour les nuls »a lancé Catherine Perret, numéro deux de la CGT, sur un ton moqueur.
« Il n’y a pas de feu »
Les discussions ont porté sur la même batterie de chiffres, mais M. Dussopt et les organisations de salariés en ont tiré des enseignements très différents. Pour le locataire de la rue de Grenelle, le système n’est pas équilibré dans le temps, car ses ressources sont insuffisantes pour couvrir l’ensemble des charges de retraite. Il convient donc de la ramener à la ligne de flottaison, en demandant aux travailleurs de travailler plus longtemps, ce qui augmentera les revenus des cotisations et réduira la charge des retraites.
« Nous avons un ministère qui vise à noircir les perspectives financières des plans (…) pour légitimer une mesure qui interviendrait rapidement »a estimé Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT. « On sentait qu’Olivier Dussopt lapait les éléments du langage gouvernemental (…) dans le but de courir », a ajouté Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux responsables syndicaux font allusion aux déclarations d’Emmanuel Macron, le 12 septembre, qui remettaient la réforme des retraites en tête des priorités, avec un éventuel relèvement de l’âge légal de la retraite ou un allongement de la durée d’assurance pour toucher une retraite à taux plein. . Désormais, le chef de l’Etat n’écarte pas l’idée d’introduire ces modifications dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, dont l’examen débute à l’Assemblée nationale dans la deuxième semaine d’octobre.
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