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Le livre. Aux États-Unis, les clients de certains services de VTC (voiture de transport avec chauffeur) peuvent demander le » mode silencieux « . Autrement dit, exiger du conducteur qu’il se taise. UN « fonctionnalisation presque totale » du conducteur aux désirs des consommateurs, mettant en évidence au sein Travail et liberté ? (Erès).
Cet essai collectif, mené sous la direction d’Enrico Donaggio, José Rose et Mariagrazia Cairo, démontre à travers cette illustration comment les promesses de certaines entreprises sur une prétendue « libération » des travailleurs relèvent souvent de l’incantation.
Là où l’autonomie, l’indépendance et finalement l’émancipation des travailleurs sont mises en avant, il s’agit plutôt, en pratique, de« auto-exploitation ». « Il ne suffit pas d’énoncer des idéaux de liberté au travail, ni même de libérer le travail des hiérarchies et des procédures pour pouvoir parler de travail libre »disent les auteurs.
A l’initiative du collectif international et interdisciplinaire ArTLib (atelier de recherche travail et liberté), des spécialistes (philosophes, sociologues, etc.) ont étudié la « Aujourd’hui les liens dominants entre travail et liberté ».
Pour faire ça, « base théorique et historique » et « analyse de situations particulières et travail d’investigation » couper. « Quelles sont les conséquences en termes de libertés individuelles et collectives des révolutions en cours dans le travail, ses pratiques et ses représentations ? »se demandent les membres du collectif.
prétexte, mirage
Un sujet complexe tant il y a de sens à la notion de liberté dans un contexte professionnel, et tant « les expériences de travail et les représentations qui les accompagnent sont (…) le théâtre de déplacements multiples entre liberté et nécessité, autonomie et domination, subjectivation et asservissement, réalisation et perte de soi, appropriation et aliénation ».
Des paradoxes surgissent : si l’entreprise, lieu de compromis, a permis au travailleur d’acquérir une indépendance économique, vecteur d’émancipation, c’est en échange de son « subordination dans la situation de travail ».
Un sujet complexe aussi parce que, disent les auteurs, la notion de liberté a été largement préemptée par « le modèle néolibéral ». C’est le cas dans le secteur des plateformes numériques (VTC, livraisons de repas, etc.), mais aussi au sein des entreprises libérées, ce qui peut être un leurre, souligne la sociologue Danièle Linhart dans sa contribution. « Le mouvement pour la « libération » unilatérale des entreprises témoigne de la capacité du patronat à réinventer inlassablement de nouvelles méthodes et légitimités de domination », elle croit. Face à l’effacement de la hiérarchie, le salarié aurait finalement plus de responsabilités et de pression au quotidien, devant porter lui-même la vision du leader face aux exigences du marché.
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