Le patronat ne ménage pas ses efforts pour remplir le cahier de doléances, à deux mois du scrutin présidentiel des 10 et 24 avril. Après le Medef et l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), c’est la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) qui s’est prête à cet exercice, jeudi 10 février. Son président, François Asselin, a dévoilé, lors d’une conférence de presse, des propositions pour défendre cette catégorie de sociétés au sein d’un peu plus de 6 millions de personnes.
Sans surprise, ses revendications recouvrent, pour une large part, celles des autres mouvements d’employeurs, même si les solutions préconisées peuvent différer sur le plan des modalités. Pour stimuler l’investissement, M. Asselin recommande une nouvelle réduction des impôts de production – en ciblant la fiscalité locale.
Le coût du travail représente une autre préoccupation centrale de la CPME : à ses yeux, il convient de le réduire. Dans cette optique, les exonérations de cotisations sociales devaient être repensées -d’œuvre qualifiée soit moins onéreuse.
Reculer à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite
Jugeant le niveau de prélèvements obligatoires trop haut, la CPME suggère une cure d’amaigrissement à la « sphère publique ». Plusieurs options sont avancées : baisse de 120 000 postes dans les administrations, limitation de l’accès au statut de fonctionnaire en le réservant au champ du régalien (justice, police, défense), élagage du « mille-feuille territorial » par la redistribution des compétences entre échelons de collectivités, etc.
Sur la question du pouvoir d’achat – omniprésente depuis quelques mois avec l’embalement de l’inflation -, M. Asselin a une mesure prioritaire en tête : le recours accumulé aux heures supplémentaires. A cette fin, il ne faut ni cotisation patronale ni impôt à partir de la 36e heure de travail. Le leader patronal réclame, par ailleurs, la pérennisation de la « prime Macron », cette gratification exempte de prélèvements fiscaux et sociaux qui connaît un gros succès depuis sa mise en place, fin 2018.
C’est, peut-être, sur la protection sociale que le CPME porte les idées les plus détonantes. Tout comme le Medef, elle juge indispensable de reculer à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite. Mais l’organisation de M. Asselin pense qu’il faut aller plus loin en fondant « un dispositif de capitalisation (…) inclus dans les cotisations obligatoires ». Les individus pourraient l’alimenter de façon volontaire afin de se constituer des droits uniquement pour eux en vue de leurs vieux jours, les sommes ponctionnées faisant l’objet de placements sur les marchés. Ainsi serait créé un fonds de pension, dont les ressources serviraient à financer les entreprises françaises et qui auraient vocation à être gérées par les partenaires sociaux.
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