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« L’Education nationale a de plus en plus de mal à recruter. » L’analyse de la baisse des candidatures aux concours d’enseignants n’a pas échappé à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui a présenté le 1euh Février devant la presse son reportage « Devenir enseignant : la formation initiale et le recrutement des enseignants du premier et du second degré ». Il aurait manqué environ « 1 000 postes en concours pédagogiques externes, chaque année, entre 2017 et 2021 », a déclaré M. Moscovici. Une pénurie particulièrement constatée en 2022, où l’éducation nationale a été contrainte de se rabattre sur le recours massif aux contractuels, et qui touche notamment deux académies – celles de Versailles et de Créteil – et certaines disciplines dites « en tension ».
Pour étayer le constat d’une crise d’attractivité déjà marquée dans la pratique – le nombre d’inscrits au concours est en baisse continue depuis plusieurs années – la Cour des comptes a commandé une enquête à l’institut de sondage Ipsos, réalisée auprès de 2.000 étudiants universitaires (licence, master ou doctorat), classe préparatoire, BTS et IUT, sur l’attractivité du métier d’enseignant. Conclusion : 12% d’entre eux déclarent « envisager très sérieusement de devenir enseignant », 32% ne le font pas « ne pas l’exclure » et 14% y ont déjà pensé mais y ont renoncé.
Corollaire logique du faible nombre de candidats dans les matières scientifiques, les élèves de l’ex-secteur L du lycée sont plus nombreux à se dire très intéressés par le métier (20%) ainsi que les élèves en lettres, langues et philosophie (23%). Parmi les facteurs d’attractivité, la Cour relève que « la sécurité de l’emploi, le niveau de salaire, l’intérêt à travailler dans le secteur public sont peu évoqués (entre 13% et 25%) ». Ce sont les conditions de travail du métier qui inquiètent les étudiants. Ils sont particulièrement préoccupés par les difficultés rencontrées avec les élèves et la gestion de leur comportement. L’image dévalorisée du travail arrive en deuxième position dans les facteurs de rejet.
Une formation « insatisfaisante »
La Cour propose plusieurs solutions pour résoudre la crise du recrutement, mais sans s’aventurer sur le terrain des rémunérations, qui fait l’objet de négociations entre l’Éducation nationale et les syndicats. Il propose d’expérimenter la titularisation des contractuels « dans les académies en difficulté et les disciplines en tension ». Ils seraient recrutés sur la base du diplôme de master, après un premier contrat allant de trois à cinq ans. Cette diversification des modes de recrutement, déjà à l’œuvre dans la pratique, doit être rendue possible à plus grande échelle, « comme cela se fait ailleurs dans l’administration »a déclaré M. Moscovici devant les journalistes.
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