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La place du travail dans la société et dans le projet que la gauche doit proposer aux Français ne doit pas faire polémique. Au-delà des slogans et petites phrases qui s’échangeaient, François Ruffin (député de La France insoumise) et Fabien Roussel (député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français) ont rappelé que les aspirations de nos concitoyens ne sont pas celles d’une société de l’après-travail, mais celles d’une société qui puisse offrir à chacun un travail décent et un vecteur d’émancipation.
Commençons par rappeler l’évidence : il n’y a pas de société sans travail. Cela est vrai pour tout système économique, qu’il soit capitaliste ou non. En effet, le travail, qu’il soit salarié, indépendant, familial ou produit bénévolement pour une association, est la seule source de richesse pour la collectivité.
L’état social se construit ainsi
Karl Marx (1818-1883) lui-même, théoricien de la valeur travail, n’a jamais nié son importance. Lorsqu’il se développe au milieu du XIXe siècle ses réflexions et ses écrits sur le système capitaliste, il dénonce l’aliénation par le travail du prolétaire dépossédé de son individualité et de son apport personnel.
Le prolétaire est celui qui ne possède que sa force de travail, qu’il vend contre une allocation de misère. L’idée commune du XIXe siècle, chez tous les philosophes et acteurs d’un mouvement socialiste en construction, c’est que l’émancipation des travailleurs doit passer par leur association, leur donnant ainsi la maîtrise de l’outil de travail et le bénéfice de son produit.
Face au travail exploité incarné par le salariat, le socialisme rêvait d’un travail émancipé, organisé collectivement par les ouvriers eux-mêmes. Mais le salariat s’est répandu, si bien qu’au début du 20e siècle, les conditions d’organisation de la production et de nos sociétés en ont fait le principal vecteur de répartition des revenus, notamment à travers la création de la Sécurité Sociale.
De son côté, le droit social est venu protéger le salarié, améliorer ses conditions de travail et défendre l’expression syndicale au sein des entreprises.
L’État social s’est donc construit patiemment, comme le rappelle l’économiste Christophe Ramaux dans son dernier ouvrage, Pour une économie républicaine. Une alternative au néolibéralisme (De Boeck, 336 pages, 21,90 euros). L’une de ses applications concrètes a été de rattacher au statut de salarié un cadre juridique visant à sortir de l’arbitraire capitaliste.
La même logique d’aliénation
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