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jeIl semble bien évident aujourd’hui que le récent débat sur la réforme des retraites n’a pas été à la hauteur des enjeux. La mauvaise communication du gouvernement sur le projet de réforme n’est qu’un des échecs du débat actuel sur l’avenir du système de retraite en France. Les erreurs et imprécisions techniques, soulignées par mon collègue Michaël Zemmour, sont préjudiciables à la crédibilité de la réforme, mais l’absence d’analyses fondées sur la réalité du travail et son évolution l’est peut-être encore plus.
Les justifications présentées par le gouvernement comme des arguments de bon sens cachent en réalité un manque de réflexion sur l’évolution du travail et de l’emploi que traversent nos sociétés. L’une des justifications souvent avancées est que l’allongement de l’âge de la retraite est justifié par l’allongement de l’espérance de vie. Cet argument peut sembler sans réplique, mais quand on y réfléchit bien, il est très insuffisant, pour plusieurs raisons.
Premièrement, le relèvement de l’âge de la retraite depuis l’après-guerre s’est produit dans une période d’allongement de l’espérance de vie, bien à l’opposé de cette « preuve », DONC. C’était alors l’une des multiples formes de redistribution des gains de productivité liés au développement économique, au même titre que les principales avancées socio-économiques (salaire minimum, réduction du temps de travail, congés payés, etc.).
Loin de l’imaginaire de la fin du travail
Cela dit, le débat actuel sur la réforme aborde très peu la question des conditions de travail, ou alors de manière caricaturale. La récente phrase d’un sénateur sur l’utilisation d’exosquelettes par des déménageurs, bien que caricaturale, est le reflet d’une certaine déconnexion avec les réalités des conditions de travail et des transformations technologiques.
Est-il possible aujourd’hui d’affirmer que le travail est moins pénible que par le passé ? Répondre à cette question n’est pas aisé, car les évolutions technologiques du marché du travail sont continues et de nature très différente selon les catégories de travailleurs. Il est néanmoins possible, sur la base de plusieurs travaux récents, d’infirmer l’idée que le travail serait moins pénible.
Que pouvons-nous dire de la situation actuelle et future ? Des travaux récents suggèrent une situation beaucoup plus ambivalente que prévu. Loin de la fin imaginaire du travail, les nouvelles technologies tendent à remplacer plus spécifiquement le travail dit routinier. Bien qu’en partie répétitives, ces tâches « routinières » demandent pour certains un certain niveau de qualification et ne sont pas toujours les plus physiques et pénibles.
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