LLa Corée du Sud est confrontée au vieillissement de la main-d’œuvre le plus rapide parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : les personnes âgées de 50 à 64 ans représentaient un tiers de la population en âge de travailler (entre 15 et 64 ans) en 2019 contre 16 % en 1990. Et leur part va augmenter dans les années à venir.
Si la plupart des études confirment qu’au-delà d’un certain seuil, variable mais généralement au cours de la quarantaine, l’âge a un impact négatif sur la productivité individuelle, le vieillissement fait craindre une baisse rapide de la productivité du travail. et l’émergence de problèmes sociaux majeurs liés à la faible employabilité des plus de 50 ans.
L’enjeu à ce stade n’est donc pas tant de relever l’âge de la retraite que de maintenir au travail les plus de 50 ans dans de bonnes conditions, en veillant à ce que leurs connaissances ne soient pas obsolètes et qu’ils restent productifs, afin de maintenir leur employabilité et d’éviter la multiplication des travailleurs pauvres parmi les plus de 50 ans (« Les travailleurs âgés peuvent-ils rester productifs ? Le rôle des compétences et de la formation en TIC », Jong-Wha Lee, Do Won Kwak et Eunbi Song, Journal d’économie asiatiqueavril 2022).
La question est d’autant plus urgente que la structure de l’économie sud-coréenne évolue rapidement sous l’impact de la digitalisation. L’écart de compétences en technologies de l’information et de la communication (TIC) entre les générations est susceptible de détériorer davantage la productivité relative des travailleurs âgés.
Déclin à partir de 42 ans environ
C’est pourquoi les trois économistes sud-coréens s’attachent à mesurer l’impact de l’âge sur la productivité du travail, mais aussi les effets sur celle-ci des compétences en TIC et de la participation à des programmes de formation dans ce domaine.
Leur principale contribution à cette fin est la construction d’un indicateur de compétences en TIC qui prend en compte non seulement la capacité à résoudre des problèmes dans des environnements technologiques, mais aussi l’utilisation effective de ces compétences au travail, en lien avec l’organisation de l’entreprise.
Les résultats de l’étude confirment la baisse de la productivité individuelle à partir de 42 ans environ, mais ils montrent aussi les effets positifs des compétences et de la formation en TIC sur leur productivité, effets encore plus importants que ceux observés chez les travailleurs. plus jeune !
Ces résultats très encourageants doivent cependant être nuancés, car ils sont associés à des risques de montée des inégalités.
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