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C’était il y a trois ans, presque jour pour jour. Emmanuel Macron a promis « récupérer notre pleine souveraineté sanitaire et industrielle »alors que la première vague de Covid-19 refluait lentement. « Tout le monde a vu pendant cette crise que des médicaments qui semblaient habituels n’étaient plus produits en France et en Europe »déplore-t-il le 16 juin 2020, évoquant déjà la nécessité de délocaliser la production de médicaments stratégiques.
Depuis, l’Etat a déployé plusieurs plans d’investissements, mobilisant 800 millions d’euros, financé une centaine de projets et baissé les impôts. Mais durant l’hiver, la pénurie a de nouveau frappé la France, privée de plusieurs traitements classiques comme l’amoxicilline ou le paracétamol.
Le chef de l’Etat s’est donc voulu volontariste, mardi 13 juin, en annonçant la délocalisation en France de la production d’une cinquantaine de médicaments « essentiel » lors d’un voyage en Ardèche au laboratoire français Aguettant. Un engagement à contrecarrer « Fatalité » la désindustrialisation du pays et « Inverser le sens de l’histoire »a-t-il précisé, tandis que deux autres déplacements consacrés à la souveraineté industrielle et stratégique sont programmés dans les prochains jours. « La dépendance industrielle n’est jamais bonne, a déclaré mardi le président de la République, et c’est encore moins compréhensible et acceptable quand il s’agit de santé et de médicaments »une zone parmi les « plus spectaculaire en termes de souveraineté ».
Huit projets sont signés
La cinquantaine de médicaments appelés à faire leur retour sur le sol national n’est pas un hasard. Ils correspondent à des traitements considérés comme particulièrement critiques d’un point de vue thérapeutique mais dont les filières de production ont montré une telle vulnérabilité qu’une délocalisation est nécessaire pour garantir leur approvisionnement.
« Nous n’avons pas le droit d’avoir de la faiblesse », a insisté mardi Emmanuel Macron, avant d’annoncer que la moitié d’entre eux faisaient déjà l’objet d’investissements dans le cadre du plan France 2030. Au total, huit projets ont été signés, représentant un montant de 160 millions d’euros (dont 15 à 30 % à la charge de l’État). Ils commenceront dans » prochaines semaines « .
Parmi eux figure, entre autres, celui du laboratoire Aguettant, spécialisé dans la fabrication de seringues injectables. Dans les Pays de la Loire, en Mayenne, l’usine britannique GSK va étendre sa capacité de production à l’amoxicilline. A Vertolaye (Puy-de-Dôme), le fabricant de principes actifs EuroApi va augmenter sa production de morphine, tandis que la société Seqens, déjà mobilisée sur la délocalisation du paracétamol, va ajouter à son portefeuille la production de quatre autres principes actifs, dont propofol et midazolam.
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