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Ce lundi 6 février, c’est un contre-la-montre qui débute à l’Assemblée nationale. En retrouvant l’Hémicycle, sur le coup de 16 heures, les députés auront dix jours, pas un de plus, pour arriver au vote sur la réforme des retraites. Vont-ils y arriver ? Le doute est permis au vu des 20 400 amendements déposés à ce projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale, dont 17 800 viennent des rangs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), 1 100 du parti Les Républicains (LR) et même 400 à la Renaissance. Une somme importante d’amendements reflétant les difficultés qui attendent le gouvernement d’Elisabeth Borne pour rassembler une majorité sur son projet, qui prévoit le passage de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans d’ici 2030.
En parallèle d’une nouvelle mobilisation sociale prévue mardi 7 février, avant celle du samedi 11, les premières journées de discussions pourraient s’avérer décisives. La coalition présidentielle pourra-t-elle résister longtemps aux coups des opposants à la réforme ? « Chacun se jaugera dans les premiers jours »anticipe la vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou. « Chacun va essayer de pousser l’autre à la faute », répond la chef de file des députés écologistes, Cyrielle Chatelain. Spécialement depuis le camp présidentiel devra aussi composer avec un ministre du travail, Olivier Dussopt, fragilisé par des soupçons de « favoritisme » dans le cadre d’une enquête du parquet national financier sur l’attribution d’un marché public lorsqu’il était maire d’Annonay ( Ardeche), en 2017.
Avant même d’étudier le premier article sur la suppression des principaux régimes spéciaux de retraite (RATP, industries électriques et gazières, etc.), les députés doivent examiner, sauf surprise de dernière minute, la motion référendaire du Rassemblement national (RN). L’occasion pour le groupe dirigé par Marine Le Pen d’apparaître sur le devant de la scène à travers cette proposition de référendum alors que l’extrême droite peinait jusqu’ici à faire entendre sa voix aux côtés des Nupes, bien décidés à se faire l’écho de la colère sociale et du front uni syndical. . S’ils refusent de voter la motion d’extrême droite, les élus de gauche défendront de leur côté une motion de rejet préalable du texte. Des procédures qui ont toutes deux peu de chances d’aboutir en l’absence du soutien des républicains.
La question des carrières longues
A quelques heures du début de cette bataille parlementaire, la Première ministre a tenté de désamorcer les doutes et les critiques qui traversent une partie de son camp et ses alliés de droite. Sans toutefois rompre avec la communication erratique qui entoure ce projet de loi depuis sa présentation le 10 janvier. Jusqu’ici inflexible, Elisabeth Borne a annoncé qu’elle allait » bouger « après avoir » entendu « Les députés LR sur la question des carrières longues, dans un entretien avec Journal du dimanche du 5 février.
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