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La question n’est pas de savoir s’il y aura une pénurie d’enseignants recrutés sur concours à la rentrée prochaine, mais combien. Les chiffres des inscriptions pour la session 2023 ne laissent planer aucun doute : malgré les deux semaines de délai supplémentaire accordées aux candidats pour se manifester, le nombre de dossiers déposés n’est que très légèrement supérieur à celui de 2022, où plus de 4 000 postes (20 %) n’a pas pu être rempli après les tests.
Au premier degré, ils sont 9 % de plus qu’en 2022 mais toujours 38 % de moins qu’en 2021. Au second degré, c’est 4 % de plus, mais il manque encore 18,5 % d’inscrits par rapport à 2021. Un léger augmentation des inscriptions n’est pas forcément de bon augure pour une amélioration des candidatures effectives : les personnes présentes le jour des épreuves sont généralement deux à trois fois moins nombreuses que les personnes inscrites. Leur nombre sera d’autant plus scruté cette année que, selon les précisions du ministère de l’Éducation nationale en Monde20% des inscriptions ont eu lieu pendant la prolongation de deux semaines.
La crise aiguë de 2022, suite à la réforme imposant un master 2 au lieu d’un master 1 pour réussir les concours, n’était donc pas due à la seule année de mise en place de la réforme et s’inscrit dans la durée. . « Nous constatons depuis plusieurs années que la dégradation de l’attractivité de la profession et des concours est une tendance lourde, et non un phénomène conjoncturel », estime le sociologue Pierre Périer, auteur d’un rapport sur le sujet, en 2016. Si le « premier mastering » de 2011 a été à l’origine d’un effondrement des candidatures, l’érosion avait pourtant commencé avant, dès 2004, et n’a jamais été attrapé. Malgré la reprise des années 2013-2018, les candidats sont restés 30 à 40 % moins nombreux que dans les années 2000.
Un « coût d’entrée » élevé
Les concours du second degré ne sont pas complets depuis dix ans, et le problème touche désormais aussi ceux du premier degré dans certaines académies, notamment Créteil et Versailles.
Quantitativement, cependant, la situation n’est pas sans précédent. Au cours des années 1980 et 1990, par exemple, les concours peinaient à attirer du monde, tandis que l’augmentation vertigineuse du nombre d’élèves conduisait à multiplier par plus de deux le nombre de places dans les concours du secondaire entre 1986 et 1993. Résultat, de 20 % à 30 % des postes restent vacants pendant plusieurs années.
Mais les tensions actuelles ne résultent pas, comme alors, d’une augmentation significative des besoins et certains chiffres sont alarmants. Jamais, depuis la fin des années 1960, le nombre de personnes présentes aux caps n’a été aussi bas qu’en 2022. Le taux de sélectivité pour les concours n’a presque jamais été aussi bas non plus : moins de deux candidats par poste dans plusieurs académies et disciplines. A Créteil et à Versailles, il y avait même moins d’un candidat à un poste d’instituteur.
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