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« Vous voulez un résumé de la situation? Rien de tel ne s’est produit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est le chaos ! Un bazar indicible ! » Malgré les perspectives financières favorables qu’il doit présenter vendredi 13 mai à Clermont-Ferrand à l’assemblée générale des actionnaires, Florent Menegaux, le patron de Michelin, est en « crise permanente ».
Les derniers états financiers du numéro un mondial du pneu avaient déjà donné le ton : « Les perturbations opérationnelles et les pressions inflationnistes ont été exacerbées par le conflit en Ukraine et la résurgence du Covid-19 en Chine. » Lors d’une réunion avec Monde, Florent Menegaux est devenu plus concret. « Nous manquons de matières premières, de semi-conducteurs, il n’y a pas assez de bateaux, ceux dans les ports sont bloqués, nous manquons de conteneurs, nous manquons de camions, nous manquons de chauffeurs routiers… » Bref, nous sommes au bord de la paralysie.
Noir de carbone
« En temps normal, la routine est de deux ou trois cellules de crise activées par trimestre. À l’heure actuelle, il y en a une vingtaine ouverts en permanence. » Avec des pics à cinquante en 2021. Le dernier épisode est le Sri Lanka. Affaibli par la crise du Covid-19, le pays n’a plus de réserves de change, l’économie est au bord de l’effondrement, l’électricité ne fonctionne que par intermittence, la capitale est en proie à des émeutes, et les usines Michelin – le groupe est le premier exportateur national – sont presque à l’arrêt, tandis que ses stocks de pneus sont bloqués.
Par rapport à la normale, les factures des fournisseurs ont grimpé de plus de deux points
Avec 123 sites de production dans 26 pays à travers le monde et quelque 200 composants pneumatiques, les chaînes d’approvisionnement sont le talon d’Achille de Michelin. La rupture d’approvisionnement est également placée au sommet de l’échelle des risques. Il y a quelques mois, le géant du pneu considérait que cette menace avait « une faible probabilité d’occurrence ». La guerre en Ukraine a transformé l’improbable en réalité. À partir du 3 mars, il a fallu « Arrêter la production dans certaines usines en Europe, pendant quelques jours. » En cause, le noir de carbone, un composant produit en Russie qui transitait habituellement par l’Ukraine. Il vient maintenant de Chine.
Le 15 mars, Michelin a décidé d’endormir son usine russe de Davydovo, qui ne pouvait plus être alimentée par des produits semi-finis de Pologne et de Roumanie. « La Russie ne représente que 2% de notre activité »note M. Menegaux. « Ce qui m’inquiète, ce sont nos 750 employés, que nous continuons à payer grâce à l’écoulement des stocks. » Pour l’usine, une décision sera prise d’ici la fin de l’année. Une vente n’est pas exclue.
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