[ad_1]
ReportageLa curiosité statistique dans cette micro-région de l’ouest de la France alimente une certaine mythologie locale de l’égalité, perçue comme un héritage des guerres de Vendée.
Il y a de quoi faire rêver tout élu local. « Chaque année, nous ne dépensons que 50% de notre budget. » se lamente cependant Thierry Lebrec, en retirant ses lunettes assombries par le masque. Il baisse les yeux sur ses papiers, peine à croire que 70 % des 25 000 habitants de sa ville peuvent prétendre à un logement social, mais ne le demande pas. Et pour cause : à Sèvremoine (Maine-et-Loire), entre Nantes et Cholet, chacun a son chez-soi. En fait, tout fonctionne. Le taux de chômage de la ville est inférieur à 5 %, l’un des plus bas du pays. Thierry Lebrec est en charge de la solidarité et de la santé à la mairie, mais ses circonscriptions se passent très bien de ses services.
Bienvenue à Mauges, ce triangle bocager dont le nom vient de l’expression « méchants gens » créée par Jules César dans son Guerres des Gaules. Mais cette légende agace les locaux, car elle contredit la mythologie locale d’un territoire harmonieux, ouvert et fraternel. Car Severmoine est la ville la plus égalitaire du pays, selon l’Observatoire des inégalités, qui s’appuie sur les données de l’Insee. Avec ses voisins Beaupréau et Chemillé qui se disputent la première place du classement, elle forme un écosystème homogène de plus de 70 000 habitants qui se font appeler « Maugois ». Les plus riches sont à peine plus riches que les plus pauvres, et vice versa. Autrement dit, il n’y a ni riches ni pauvres, ni revenu de solidarité active (RSI), ni impôt sur la fortune (ATI). Revenu moyen? 1781 euros par mois, ce qui est proche de la moyenne nationale.
En fait, Mauges est une sorte d’anomalie statistique. On peut dire que ce territoire à la fois rural et industriel « répond à toutes les exigences » de la France dont rêvait Eric Zemmour, immergée dans la culture judéo-chrétienne, sans immigrés ni multinationales, où la « valeur du travail » s’inscrit dans le discours biblique. commandement, et où l’État est, au mieux, méfiant. Mais l’ultra-droite n’a pas réussi à s’y implanter. « Quand vous pouvez détenir le salaire minimum, quand vos enfants ont accès à une bonne éducation et trouvent du travail, vous n’avez aucune raison de douter du système », résume Aymeric Merlot, ancien conseiller RN des Pays de la Loire et natif des Mauges.
Au royaume de « Mojoie », l’égalité est visible à l’œil nu. Toutes les villes se ressemblent : une boulangerie, une agence immobilière, une ou deux banques généralistes, histoire de rappeler les bienfaits de l’épargne. Autour du côté. Il est difficile de trouver une maison qui surpasse ses voisins. En effet, il y a le portrait du fondateur d’une entreprise historique – souvent dans l’industrie de la chaussure – mais il faut le chercher entre deux rues étroites et il est peu probable qu’il impressionne. « Il n’est pas habituel de se démarquer ici » assure Laurent Adrien-Bijon, enseignant dans un lycée technique et militant de la gauche locale.
Il vous reste 74,31% de cet article à lire. De plus uniquement pour les abonnés.
[ad_2]
Source link