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L’année 2021 marque un nouveau record pour les ruptures conventionnelles. Quelque 454.000 d’entre eux ont été agréés dans le secteur privé en France métropolitaine en 2021, a révélé mardi 2 août la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail. Cela représente une augmentation de 6,1% par rapport à 2020, et de plus de 2,3% par rapport à 2019, avant la crise sanitaire due au Covid-19. La majorité des secteurs d’activité et des tranches d’âge sont concernés.
Conçu comme une troisième voie entre la démission et le licenciement, ce dispositif, créé en 2008, propose à un salarié du privé de mettre fin à son CDI, d’un commun accord avec son employeur. Contrairement à la démission, la rupture conventionnelle ouvre droit aux indemnités de chômage, en plus d’une indemnité de départ au moins égale à l’indemnité légale de départ. En augmentation constante depuis leur création, ils s’étaient rétractés en 2020, notamment en raison du recours à l’activité partielle et des incertitudes économiques.
Cette hausse peut-elle être liée au mouvement de « grand tour » salariés, qui se reconvertissent ou changent d’employeur depuis la pandémie de Covid ? Si la hausse des licenciements n’est pas aussi spectaculaire que celle des démissions (470.000 Français ont quitté leur CDI au premier trimestre 2022, soit 20 % de plus qu’à fin 2019), c’est une hypothèse plausible.
ouvriers et employés
« Le fait qu’elle soit concomitante d’une augmentation très importante des démissions suggère que l’augmentation des ruptures conventionnelles est en grande partie liée à des situations où c’est le salarié qui souhaite partirobserve Bertrand Martinot, économiste spécialiste du marché du travail à l’Institut Montaigne, qui reste prudent. C’est un mouvement avéré mais pas massif, et il vient du fait que le marché du travail est particulièrement dynamique. »
Du fait de leur nombre croissant, ces signataires représentent une part importante des admissions à Pôle Emploi
En 2021, le bond s’observe notamment chez les ouvriers (+ 7,6 %) et les employés (+ 7,7 %), et dans les secteurs de la construction (+ 16 %) ou du transport et de l’entreposage (+ 13,6 %). Les ruptures contractuelles concernent majoritairement les salariés dont l’ancienneté est faible – leur départ ne représente donc pas une indemnité élevée pour l’entreprise. Il s’agit soit de jeunes de 30 ans en moyenne, soit de salariés en fin de carrière.
Par leur nombre croissant, ces signataires représentent une part non négligeable des entrées à Pôle Emploi, mais là aussi, la conjoncture semble jouer en leur faveur. « Les ruptures remplacent les démissions parce qu’elles permettent de toucher une assurance-chômage et d’avoir de la sécurité, mais les chiffres prouvent que les gens ne se réfugient pas dans l’inactivité ou le chômage, ils changent beaucoup d’activité ou d’employeur »précise Bertrand Martinot.
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