Le ton monte entre la direction de l’entreprise et les syndicats représentatifs du personnel navigant commercial (PNC). La renégociation de la convention collective des hôtesses et stewards, qui expire le 31 octobre, a mis le feu aux poudres. Depuis plus d’un an, Air France pousse à une nouvelle composition des équipages et à la réduction du nombre d’hôtesses et de stewards sur les vols long-courriers.
En pratique, la compagnie souhaite un PNC pour 51 passagers (contre 48 aujourd’hui). Les salariés protestent contre ce projet. A 72%, elles ont déjà rejeté, lors d’un vote organisé mi-novembre 2021 par les syndicats, l’idée d’une réduction du nombre d’hôtesses et de stewards sur les vols long-courriers d’Air France.
Pour Sébastien Portal, secrétaire général du Syndicat du personnel navigant du groupe Air France (SNGAF), première organisation du personnel navigant commercial, la nouvelle composition des équipages souhaitée par la direction va peser « sur la sécurité des vols et l’emploi ».
Le syndicat a sorti sa calculatrice. Selon lui, avec une telle composition d’équipage, 800 à 1 200 hôtesses et stewards seront en sureffectif du 1euh novembre. Et dont les positions sont donc menacées, prévient M. Portal, tout en soulignant que cela risquerait alors de peser sur la » fonds de pension « , qui est financé uniquement par les cotisations du personnel navigant commercial et des pilotes d’Air France.
12 600 hôtesses et stewards
Pendant la crise liée à la pandémie de Covid-19, 1 400 postes PNC ont déjà été supprimés lors d’une rupture contractuelle collective. Air France compte désormais 12 600 hôtesses et stewards.
Pour le SNGAF, la direction serait prête à entrer en vigueur. Dans un mail envoyé aux PNC le 7 novembre 2021, que nous avons pu consulter, Anne Rigail, directrice générale de l’entreprise, était menaçante.
Elle a averti que « La direction pourra, en octobre 2022, prendre des mesures unilatérales pour remplacer l’accord qui arrivera à expiration ». Selon M. Portal, « la direction considérerait la nouvelle composition des équipages comme essentielle pour assurer la pérennité de l’entreprise, notamment pour comblerr le manque de compétitivité par rapport à Lufthansa et British Airways ». L’objectif de Ben Smith, PDG d’Air France-KLM, étant de restaurer la marge opérationnelle du groupe.
« Engagée dans le dialogue social, l’entreprise souhaite parvenir à un accord équilibré, dans l’intérêt des PNC et de l’entreprise, dont la situation financière reste fragile après deux ans d’une crise sans précédent », indique Air France.
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