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Un accident du travail s’est produit vendredi 16 juin à Paris. En fin de matinée, Amara Dioumassy, maçon chef d’équipe à Darras et Jouanin, a été mortellement percuté par une camionnette, en contrebas de l’institut médico-légal et du square Albert-Tournaire (Paris 12e). Le chauffeur, employé de la Société auxiliaire de distribution d’eau (SADE), venait de faire marche arrière pour charger une benne en béton sur cette portion exiguë du chantier du bassin d’Austerlitz, située juste à côté de la circulation sur le quai de Seine. Marchant dos au camion, la victime ne l’a pas vu ni entendu venir en raison de la circulation dense.
Les pompiers n’ont pas pu ranimer le salarié de 51 ans travaillant dans cette filiale de la société des travaux urbains depuis plusieurs années. Il repose encore aujourd’hui à l’institut médico-légal, sa famille attendant de pouvoir enterrer son corps au Mali.
Ce projet, porté par le groupement Impluvium (qui regroupe la SADE, Urbaine de travaux et trois autres entreprises), vise à améliorer la qualité de l’eau de la Seine en stockant les excédents de pluie lors de fortes pluies. Elle doit se terminer en mai 2024 en vue des Jeux olympiques, où plusieurs épreuves de natation se dérouleront dans la rivière.
Ni « trafic man » ni « bip »
Si l’enquête policière ouverte à la suite de l’accident mortel est toujours en cours, des photographies du chantier prises le lundi 19 juin et consultées par Le monde montrent un manque de mesures de protection, en particulier pour les travailleurs piétons. Délégué syndical central CGT de la SADE, Lyes Chouai ajoute que « le camion n’avait pas de bip d’alerte ni de caméra de recul »et que la cour n’avait pas« homme de la circulation » pour diriger les engrenages.
Le chantier a été arrêté une dizaine de jours, et n’a repris que le mercredi 28 juin. De nombreuses modifications ont été apportées : des marquages jaunes au sol sont apparus, ainsi qu’un cheminement piéton prenant la forme d’un tapis rouge, renforcé des barrières en béton pour le protéger, ou même pas de panneaux d’entrée ou « sortie de site ». « Ils ont gardé le chantier propre. Ce qu’ils auraient dû faire dès le départ, mais cela coûte du temps et de l’argent »se lamente Lyes Chouai.
Maître d’ouvrage et financeur du projet, la Ville de Paris confirme cette interruption. « Le chantier a repris après une réunion de l’instance de coordination de la santé, de la sécurité au travail et la validation des mesures préventives par l’inspection du travail.elle dit. La suspension du chantier permet de faciliter les mesures d’enquête, de vérifier et d’adapter, si nécessaire, les mesures de prévention en santé et sécurité au travail. » Les deux sociétés concernées, Darras et Jouanin, ainsi que la SADE, n’ont pas souhaité répondre aux questions du Mondeaux raisons de « des enquêtes sont en cours ».
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