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Dans la chaleur écrasante du début de l’été, l’usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) gronde dans un halo rougeâtre. L’imposant site sidérurgique, qui produit chaque année quatre millions de tonnes d’acier, est toujours en activité ce jeudi 29 juin, plus d’une semaine après la décision de la direction départementale de l’emploi, du travail et de la solidarité d’imposer une procédure d’arrêt immédiat de son aciérie ministère, pour avoir mis en danger certains de ses employés. Une sanction inédite pour le géant industriel, accompagnée en cas de refus, de menaces de peines de prison et d’amendes pouvant aller jusqu’à 10.000 euros par travailleur concerné.
Mercredi 28 juin, lors d’un comité social et économique (CSE) exceptionnel, la direction a assuré aux représentants du personnel que la procédure de fermeture était engagée. Mais que cela prendrait au moins huit semaines, « pour prévenir tout risque environnemental et tout risque de dommages irréversibles à l’installation industrielle », a-t-elle expliqué dans un communiqué. Un retard que certains syndicats jugent disproportionné. « On ne ferme pas une usine comme ça facilement, reconnaît Sandy Poletto, déléguée centrale CGT de l’entreprise. Mais généralement, cela se fait en deux ou trois semaines. »
La direction d’ArcelorMittal Méditerranée joue-t-elle pour gagner du temps pour peser sur une décision qu’elle estime « infondé et disproportionné » ? Jeudi 29 juin, il a convoqué un deuxième CSE exceptionnel en moins de quarante-huit heures pour faire valider par les représentants du personnel et la médecine du travail la quatrième version de son » plan d’action visant à répondre aux injonctions de l’inspection du travail. Force ouvrière (FO), organisation majoritaire dans l’entreprise depuis 2022, et la CFE-CGC ont voté pour. La CGT, minoritaire, s’y est opposée, estimant, entre autres, que « le budget alloué aux mesures n’était pas clairement quantifié ». La CFDT s’est abstenue. Suite à la réunion, ArcelorMittal a envoyé à l’administration une demande de suspension des opérations préparatoires à l’arrêt.
« Mettre fin à la situation dangereuse avérée »
Au-delà d’un discours conciliant et d’une communication de crise confiée à l’agence parisienne spécialisée Image 7, la réaction du groupe sidérurgique apparaît tardivement. La première alerte officielle date du 10 mai. Dans un courrier adressé à la direction de l’usine, l’inspection du travail révèle les résultats d’un contrôle alarmant effectué le 25 avril au service de la sidérurgie. Les inspecteurs, accompagnés de représentants de la Caisse de retraite et d’assurance maladie au travail (Carsat), décrivent les espaces de travail couverts par « poussière agglomérée »déclenchement des processus de fabrication un « suspension importante de poussières inhalables »l’absence « système de capture [des poussières] à la source ».
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