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C’est une semaine noire pour les employés de l’industrie des télécommunications au Royaume-Uni. Jeudi 18 mai, BT Group, l’opérateur historique du pays, a annoncé vouloir supprimer entre 40 000 et 55 000 emplois d’ici 2030, sous-traitants compris. Cela représente jusqu’à 42 % de son effectif actuel. BT emploie environ 130 000 personnes, dont 30 000 chez des sous-traitants.
Ce plan de départ est le plus important annoncé par l’opérateur depuis sa privatisation et l’ouverture du secteur à la concurrence en 1981. Deux jours plus tôt, le 16 mai, son concurrent Vodafone avait dévoilé un plan d’économies entraînant 11 000 suppressions de postes sur trois ans, hors d’un total d’environ 100 000 employés actuellement.
Au regard de ses résultats 2022-2023, publiés en même temps que l’annonce du plan de départ, BT ne s’en sort pas si mal. Au cours de l’exercice 2022-2023 (clos le 31 mars), BT a dégagé une marge brute d’exploitation de 39%, soit 7 points de plus que son concurrent britannique Vodafone et 9 points de plus qu’Orange, l’opérateur historique. Français.
Remplacé par des applications utilisant l’IA
« Au cours des quatre dernières années, nous sommes restés fidèles à notre stratégie et cela fonctionne »reconnaît même Philip Jansen, le directeur général de l’opérateur qui se réjouit que le groupe ait « augmentation du chiffre d’affaires pro forma et du résultat brut d’exploitation (Ebitda) pour la première fois en six ans ». BT avait engagé un plan de réduction des coûts en avril 2020 : 2,1 milliards de livres (2,4 milliards d’euros) d’économies ont déjà été réalisées, pour un objectif de 3 milliards.
Mais, selon le dirigeant, aux commandes de BT depuis février 2019, la fin prochaine du plan de transformation du réseau fixe, du cuivre vers la fibre optique, nécessitera moins de main-d’œuvre à l’avenir. Autre explication avancée par Philip Jansen : «Chaque fois qu’il y a de nouvelles technologies, il peut y avoir de grands changements. »
Il pense notamment aux perspectives offertes par les outils d’intelligence artificielle (IA) générative comme ChatGPT. Dix mille des emplois perdus pourraient être remplacés par des applications utilisant l’IA, a déclaré le directeur général. C’est pourquoi, selon lui, il faut « adapter la structure des coûts et améliorer la productivité ». Avant BT, aucun autre grand opérateur télécom européen n’avait avancé ces arguments pour justifier un plan de transformation de cette ampleur. Chez Vodafone, les 11 000 suppressions de postes répondaient avant tout à une logique d’économies.
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