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Pour le secteur aéronautique, la reprise est aussi brutale que l’arrêt brutal du printemps 2020 a été brutal. Il y a trois ans, le début de la pandémie a paralysé le transport aérien. Du jour au lendemain, le ciel avait été presque vidé des avions, les aéroports désertés et les chaînes de montage forcées à tourner au ralenti. Pour Philippe Dujaric, directeur des affaires sociales et de la formation au Groupement des industries françaises de l’aéronautique et de l’espace (Gifas), « 2022 est la première année d’une grande reprise des recrutements ».
Ces dernières semaines, les prévisions de recrutement ont chuté les unes après les autres. Les trois grands noms français de l’aéronautique, Airbus, Safran et Thales, ont annoncé des embauches massives pour 2023. Airbus veut recruter plus de 13 000 nouveaux salariés, dont 3 500 en France, Safran veut en embaucher plus 12 000, dont 4 500 en France, comme Thales, qui veut grossir ses rangs de 12 000 salariés supplémentaires, dont 5 500 en France. Une vague d’embauches à la hauteur des coupes nettes opérées pendant la crise et de la reprise fulgurante de l’activité.
Alors que le secteur aéronautique employait, en France, « environ 200 000 salariés en 2019, il n’y en avait que 190 000 fin 2021 », rappelle M. Dujaric. Selon lui, « le retour à l’effectif 2019 est prévu fin 2023 ». Il est vrai que les conséquences du passage du Covid-19 sont toujours présentes. Le trafic aérien est toujours inférieur de 18 % à ce qu’il était il y a trois ans, alors qu’au plus fort de la pandémie, l’activité était en baisse de 30 % à 40 %.
Risque de surchauffe
Mais le retour à une meilleure fortune est en vue. « Nous sommes à mi-chemin », note M. Dujaric. Et certaines compagnies ont déjà retrouvé leur niveau d’avant la pandémie, comme la compagnie aérienne irlandaise à bas prix Ryanair, qui « a récupéré 100 % de son trafic d’avant la crise en été [2022] », souligne Guillaume Hue, associé du cabinet de conseil Archery Strategy Consulting.
C’est Airbus qui a donné le là de la reprise. Grâce aux aides de l’État et au dispositif d’activité partielle de longue durée, le numéro un mondial a moins réduit ses équipes qu’il ne le craignait. Alors que l’avionneur européen prévoyait « 15 000 départs, dont 4 000 en France », sur 134 000 salariés au total, comme l’explique Mikaël Butterbach, DRH France de l’entreprise, enfin 500 licenciements sont à déplorer en France.
En revanche, à l’international, le groupe a supprimé 10 000 emplois, principalement aux Etats-Unis. Dans le sillage d’Airbus, tous les maillons de la chaîne des sous-traitants ont entamé un régime amaigrissant, à l’instar du motoriste Safran (10 000 emplois en moins dans le monde).
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