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La fête est finie pour les biotechs. Après le faste des années Covid-19, qui ont porté le secteur à son apogée en 2020 et 2021, l’euphorie des investisseurs est nettement retombée en 2022. L’argent, qui autrefois circulait librement, s’est raréfié sur les marchés financiers, obligeant les biotechs à compter chaque euro à partir de maintenant.
Les premiers symptômes sont apparus aux États-Unis en 2021. « La désaffection des investisseurs a commencé. Après avoir réalisé des plus-values, ceux qui s’étaient opportunément intéressés à ce secteur au début de la pandémie ont commencé à prendre leurs distances », explique Jamila El Bougrini, analyste chez Invest Securities. L’incertitude économique mondiale couplée à la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation a fini par nuire au secteur.
En quelques mois, la vague de froid s’est transformée en grippe. En bourse, les valorisations des biotechnologies ont chuté. « Aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont sous-évaluées. Plusieurs ont même des capitalisations inférieures à leur trésorerie »souligne Mmoi El Bougrini. Les introductions en bourse ont suivi le même chemin. Aux États-Unis, scène mondiale des biotechs, seules 18 entreprises américaines s’y aventuraient en 2022, contre plus de 70 en 2021, levant au total 1,4 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), le niveau le plus bas observé depuis dix ans.
La France échappe au ralentissement mondial
Sans surprise, la mauvaise santé des marchés boursiers a contaminé tous les canaux de financement des biotechnologies. Dans son panorama 2022, dévoilé le 17 février, l’association France Biotech note que l’ensemble des financements de la santé, Europe et Etats-Unis confondus, est passé de 55,2 milliards à 29,5 milliards d’euros sur un an. L’investissement en capital-risque a également diminué, quoique plus modestement, revenant à des niveaux proches de ceux d’il y a cinq ans. « Malgré le ralentissement en 2022, il existe encore une grande capacité d’investissement. Certes, il est un peu plus difficile pour les entreprises de lever des fonds, les discussions sont plus longues qu’avant, mais les investissements continuent »tempère Raphaël Wisniewski, manager chez Andera Partners.
Les faillites et les plans de licenciement se sont multipliés outre-Atlantique, de nombreuses start-up de la santé se retrouvant à court d’argent
Malgré tout, les faillites et les plans de licenciement se sont multipliés outre-Atlantique, de nombreuses start-up de la santé se retrouvant à court d’argent. Beaucoup ont resserré les cordons de la bourse, réduit leurs plans d’expansion ou suspendu certains programmes de recherche moins prioritaires.
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