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« Si nous avions pu faire ce plan en 2021, il aurait été plus modéré. » Ce mot du PDG de La voix du Nord, Michel Nozière, a le mérite de la transparence. Prévue à partir de 2021, mais reportée en raison de la simultanéité avec le plan dit de modernisation de l’imprimerie (PRIM), une vague de départs d’envergure se dessine au quotidien depuis Lille (Nord). « Nous savions que cela arriverait, mais nous ne pensions pas que cela arriverait si vite »laisse tomber un délégué syndical.
Une centaine de postes (sur 600 selon les syndicats, 660 selon la direction) pourraient être concernés, dont 70 à la rédaction (qui compte 310 personnes). L’intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, CFDT, Filpac-CGT et CFE-CGC), qui a publié un communiqué le 7 novembre pour dénoncer ces projets, évoque « un plan social d’une violence sans précédent ».
« Ce plan n’exclut pas les départs forcés »
« En 2017, lors du précédent plan de départ, 25 % des effectifs étaient concernésexplique l’un des délégués syndicaux (132 postes avaient été supprimés, contre 178 annoncés). Ce fut une grande effusion de sang, mais sans commune mesure avec aujourd’hui car elle s’accompagnait d’un projet éditorial. Cette fois, nous sommes dans une phase de destruction. » Le nombre d’éditions, déjà réduit de vingt à dix-sept en 2020 en raison du Covid-19 (et jamais rétabli par la suite), serait réduit à treize.
Le bureau de Calais, bien que la plus grande ville du Pas-de-Calais, serait fermé, les pages locales partagées avec celles des autres quotidiens de la région, Côte nord, également détenue par le groupe belge Rossel – « une insulte à l’équipe en place et à tout le travail effectué », souligne le communiqué. Divers services sont voués à disparaître (le « prémédia » qui avait déjà failli être englouti en 2017, la centrale de réservation, et une partie des services généraux), et, « pour la première fois, ce plan n’exclut pas les départs contraints » proteste l’intersyndicale. Autant de détails que le PDG ne nie pas mais ne souhaite pas détailler, afin de ne pas commettre de délit d’entrave, devant le comité social et économique (CSE) du 13 décembre.
« Nous sommes sur l’os »
Dernière pierre d’achoppement, sinon rejet total de la part de l’intersyndicale : le projet de création d’une « agence de presse » interne (comme il en existe dans La Dépêche du Midi). Une façon, anticipe-t-elle, de« externaliser une partie des tâches éditoriales », et d’embaucher les futurs arrivants à des conditions inférieures. Sept postes pourraient être créés dans l’opération, sans qu’ils puissent prétendre à compenser les réductions d’effectifs : « Nous sommes sur l’os »résume un journaliste. « Ce sont des pré-négociations »insiste Michel Nozière, sans aller plus loin.
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