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Dans une vidéo de quelques secondes, Lysha, une jeune femme noire aux larges lunettes carrées, raconte sur le réseau social TikTok comment elle a quitté son nouvel emploi deux jours après son arrivée. Elle exhibe le badge éphémère de sa compagnie d’assurance. Et explique. « Je voulais travailler à distance, ils m’ont fait venir au bureau deux jours par semaine. Ils ne m’ont pas formé et m’ont immédiatement demandé de saisir des données sur mon ordinateur. Mes collègues ne m’ont pas dit bonjour ou comment allez-vous ? » Lysha a juste pris ses clics et ses gifles.
Un autre clip sur TikTok, cette fois de « Abramrick » (un surnom) : « J’avais trouvé un meilleur travail. Mais, un mois plus tard, une autre entreprise m’a proposé encore mieux ». Il est parti. « Ça m’est arrivé »commente Alex Vega, qui a lui aussi quitté son nouvel employeur, une semaine après ses débuts, car on venait de lui offrir 30 000 dollars (environ autant d’euros) de plus par an.
Partir les premières semaines, voire les trois premiers mois, n’est plus du tout tabou aux Etats-Unis. Parce qu’un autre travail semble se profiler facilement à l’horizon. Du coup, de grands employeurs comme Meta, Netflix ou Amazon revoient leur programme d’embauche.
L’employé responsable
Le taux de chômage de septembre reste extrêmement bas, à 3,5 %. Et la chasse aux talents bat son plein. « Il y a dix millions d’emplois proposés sur Internet », souligne David Lewis, le numéro un d’Operations Inc, une société de conseil en ressources humaines. Et les très bonnes perspectives « se voient proposer quatre métiers différents »ajoute Mercy Noah, vice-présidente du capital humain chez le développeur de plateformes vidéo Qumu Corporation. «Nous sommes encore dans une période de refonte post-pandémiqueexplique David Kingsley, le responsable des ressources humaines de l’éditeur de logiciels Intercom. La relation entre l’employeur et l’employé a changé. C’est ce dernier qui est aux commandes et veut savoir quelles sont les valeurs de l’entreprise. »
Si l’impression est mauvaise, il va ailleurs. Sans trop de dégâts. « Regardez les parcours sur LinkedInpoursuit M. Kingsley. Il y a des gens qui changent d’emploi au bout de trois mois, cinq mois et personne n’est surpris. » En effet, la récente enquête de la plateforme de recrutement Employ Inc montre qu’un tiers des personnes à la recherche d’un emploi pourraient facilement quitter leur poste sans avoir prévu la suite. Et 30 % avouent avoir abandonné leur nouvelle entreprise dans les quatre-vingt-dix premiers jours.
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