Force Ouvrière (FO) apparaît, plus que jamais, comme le syndicat du bulletin de paie. Frédéric Souillot, son nouveau secrétaire général, l’a exprimé avec force lundi 4 juillet : « Pour nous, l’augmentation de salaire, c’est maintenant »a-t-il lancé lors d’une conférence de presse, élevant ce sujet au rang de priorité numéro un, afin de » à traiter [l’]inflation galopante ». Son message s’adresse à l’Etat mais aussi aux chefs d’entreprise et aux représentants du patronat qui négocient au niveau des branches professionnelles.
Le discours de M. Souillot intervient trois jours avant la » conférence « que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, organise, afin de discuter pouvoir d’achat et rémunérations avec les partenaires sociaux. FO place ainsi dans le débat certaines des revendications qui lui sont chères. A commencer par une augmentation substantielle et immédiate du salaire minimum, pour qu’il atteigne 1 500 euros nets par mois (contre un peu plus de 1 300 euros, actuellement, pour un emploi à temps plein). De tels progrès nécessiteraient une « augmenter », c’est-à-dire une décision du gouvernement qui va au-delà des mécanismes de revalorisation obligatoire du salaire minimum. Hypothèse que le pouvoir en place a, jusqu’à présent, toujours rejetée.
Le dirigeant de FO trouve que l’exécutif ne donne pas assez « panneaux » en faveur de la fiche de paie. Le point d’indice, qui sert de référence pour le calcul des salaires des fonctionnaires, a certes été augmenté de 3,5 % par rapport au 1euh juillet, après plusieurs années de blocage, mais « ça dégèle un peu »a estimé M. Souillot, signifiant par là que le geste est insuffisant.
« des patchs »
FO juge aussi trop timorées les interventions de l’Etat figurant dans le projet de loi « pour la protection du pouvoir d’achat », dont l’examen à l’Assemblée nationale doit débuter le 18 juillet. Le texte prévoit de sanctionner les branches professionnelles qui tardent à ajuster leur salaire échelle en fonction de l’évolution du salaire minimum, en les fusionnant avec d’autres branches. Cette « n’est pas la bonne réponse »a déclaré Karen Gournay, secrétaire confédérale en charge du dossier, y voyant « plus de communication »avec un « effet marginal » en jeu. D’autres mesures sont prévues dans le projet de loi (développement de l’intéressement, de la « prime Macron », etc.), mais ce ne sont que « des patchs » qui n’apporte pas de réponse « de construction » le problème du niveau de vie des travailleurs, selon M. Souillot.
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