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![Ouvriers au travail à l'usine Tod's à Arquata del Tronto, Italie, le 20 décembre 2017.](https://thebuzzly.com/wp-content/uploads/2022/05/lusine-de-chaussures-italienne-souffre-de-la-guerre-en-Ukraine.jpg)
![Ouvriers au travail à l'usine Tod's à Arquata del Tronto, Italie, le 20 décembre 2017.](https://thebuzzly.com/wp-content/uploads/2022/05/lusine-de-chaussures-italienne-souffre-de-la-guerre-en-Ukraine.jpg)
Un message vocal vient d’arriver sur le téléphone d’Ilasio Renzoni. « C’est un client tchétchène, de Grozny, il ne peut pas faire de virement », dit cet entrepreneur de Porto Sant’Elpidio. Comme tant d’autres dans cette petite ville au bord de l’Adriatique dans la région des Marches, berceau historique de la chaussure italienne, M. Renzoni possède une entreprise de bottes et d’escarpins haut de gamme. Mais depuis l’entrée en vigueur des sanctions contre la Russie, son quotidien est devenu assez compliqué, car la région est notoirement dépendante du marché de l’Est. En 2021, l’Italie a vendu 4 millions de paires de chaussures en Russie et en Ukraine, pour un chiffre d’affaires de 385 millions d’euros. Les Marches fournissent à elles seules un tiers de cette production.
« Le Covid-19 nous avait obligés à nous adapter en développant la vente en ligne, mais, avec cette guerre, on se retrouve avec la marchandise sur les bras, incapable de l’expédier », déplore Ilasio Renzoni. Habituellement vide début mai, son hangar est désormais encombré de cartons empilés, où l’on peut lire des adresses en Russie et en Ukraine : « La collection automne-hiver de cette année. » Bottes ou bottines en cuir, pour la plupart, doublées pour les rudes hivers russes. Ses clients habituels achètent entre 5 000 et 10 000 euros de paires de chaussures. Les six entreprises qui travaillent pour la marque Ilasio Renzoni, toutes situées dans la zone industrielle de Porto Sant’Elpidio, sont actuellement à l’arrêt.
Le destin des Marches, héritière d’une longue tradition où les artisans locaux fournissaient les chaussons en cuir aux États pontificaux ou au royaume de Naples, est intrinsèquement lié à la chaussure d’excellence. Diego Della Valle, patron emblématique de Tod’s, le groupe de mode italien, y est né. Le savoir-faire des fabricants de chaussures haut de gamme est reconnu dans le monde entier. La force de la région est la présence de toute la filière : de la formation à la conception, en passant par la teinture du cuir ou la production de semelles et de talons. « Si vous concevez une nouvelle chaussure pour moi, elle est prête en deux jours », résume fièrement un entrepreneur de la région.
« Dommages économiques »
Fin avril, le salon de la chaussure de luxe s’est tenu à Moscou. Trente et une entreprises des Marches étaient présentes, sur une délégation italienne de quarante-huit exposants. La chambre de commerce régionale a payé les stands. Pour de nombreux entrepreneurs locaux, il était impensable de ne pas faire le déplacement, même s’ils passaient par la Serbie ou la Turquie.
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