Tribune. Il ne fait aucun doute qu’il vaut mieux tirer la majeure partie de ses revenus de son travail que d’un bénéfice, qu’il est juste de supposer que les droits sociaux ont pour contrepartie des devoirs et qu’une société qui laisse une grande partie de ses revenus membres hors du monde du travail échoue. Il ne fait aucun doute non plus que si vous demandez à un travailleur au salaire minimum s’il pense que son voisin peut en toucher la moitié sans travailler, il vous dira non. Et cette question devient d’autant plus sensible qu’il y a des difficultés à recruter du personnel dans certains secteurs, y compris les emplois peu qualifiés. Or, l’obligation d’activité pour les allocataires du revenu de solidarité active (ASI) pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Peu de temps après la création de la fonction publique, plusieurs hommes politiques ont demandé qu’elle soit rendue obligatoire. Cependant, à cette époque, il y avait plus de jeunes volontaires que de missions proposées et financées. C’était paradoxal de vouloir forcer des jeunes à entrer dans une fonction publique à laquelle on leur refusait l’accès ! S’il y avait une obligation, ce sont les autorités étatiques qui auraient dû proposer la mission à chaque jeune volontaire, et non l’inverse. Mais pour cela il fallait investir dans ces moyens et cette volonté.
La question des activités obligatoires pour les allocataires du RSA est un peu du même acabit. Il est plus facile d’identifier les bénéficiaires que d’admettre que les pouvoirs publics n’ont pas rempli leurs obligations et n’appliquent pas celles déjà établies.
Six mois avant le premier entretien
Lors de la création du revenu de solidarité active, je me suis inscrit à la loi du 1est un décembre 2008 que les allocataires soient soumis aux mêmes obligations que les autres demandeurs d’emploi, avec la possibilité de réduire ou de supprimer les allocations en cas de rejet de deux offres d’emploi valables, et une obligation pour les allocataires du registre RSA de Pôle emploi. Cet engagement, conforme à la logique des droits et des devoirs, a indigné certains de mes collègues du gouvernement, à commencer par Laurent Vauquie, alors secrétaire d’État à l’Emploi. Il m’a dit que, compte tenu de la baisse du chômage mesurée par les inscriptions à Pôle Emploi, il n’allait pas se tirer une balle dans le pied en permettant à des personnes moins susceptibles que d’autres d’entrer sur le marché du travail de s’inscrire. . Le même, quelque temps plus tard, condamné « assistante cancéreuse ».
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