« Une seule chose peut être certaine, c’est que rien n’est connu. » Cette maxime deHistoire naturelle Pline l’Ancien peut être interprété assez radicalement, d’une manière ou d’une autre : soit l’avenir est un nuage sombre et sans fond, soit l’incertitude est pavée de possibilités. Le dirigeant ou l’employé choisira la voie qui lui conviendra le mieux, mais une chose est sûre, Pline dit vrai : près de deux millénaires avant, il vivait déjà à VUCA.
L’avenir de VUCA est un avenir fragile. Ce mot – ou c’est un adjectif parce que nous parlons souvent du monde VUCA ou du travail en mode VUCA – est un acronyme dérivé de l’anglais pour « volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté ». Il dénote l’atmosphère dans laquelle évoluent les entreprises du monde entier au 21ème siècle.e siècle : le terme est si large que les amateurs de grands discours managériaux l’utilisent à leur guise.
Petite note historique : nous vivons en 1991, l’URSS s’est effondrée, le mastodonte américain se réjouit… Mais il voit de nouveaux pays en voie de développement s’inviter à la table diplomatique. La grille de lecture binaire de la guerre froide cède la place au multilatéralisme, et il est difficile pour l’US Army War College de décrire ce nouveau monde… Ce dernier donne naissance au VUCA, un prisme d’analyse des plans stratégiques futurs : il vous tient toujours au courant l’alerte.
notion économique
Au tournant des années 2000, l’acronyme s’empare de l’économie : mondialisation et progrès technologique, liés à toute allure, entraînent la volatilité des marchés et bouleversent la stratégie des entreprises multinationales. L’incertitude, quant à elle, traduit l’asymétrie d’information entre différents acteurs incapables de savoir comment les autres vont réagir, tandis que la complexité s’explique par l’augmentation du nombre d’acteurs. Enfin, toute information est ambiguë car elle peut être interprétée de différentes manières.
Le management, ou plutôt les consultants spécialisés, ont digéré ce terme sereinement, même si, par exemple, il est difficile de transposer à l’échelle humaine un concept aussi purement économique que la « volatilité des marchés ». Dans le monde de VUCA, où tout va mal, le patron avance en purée de pois.
Orientée du regard, la solution est un cap, une vision claire : comme toujours, le collectif sera sauvé en réagissant avec souplesse, réactivité et agilité. La réponse de la direction, selon Bill George, professeur de management à Harvard, passe par VUKA 2.0 : voir, comprendre (entente), courage et adaptabilité. Sur le forum du site Forbes, nous trouvons « client » ainsi que « souple » pour les deux dernières initiales.
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