L’exécutif dit qu’il veut » aller plus loin « sur la transformation de l’assurance-chômage mais où exactement ? Vendredi 22 juillet, Olivier Dussopt a apporté un début de réponse, sans lever toutes les inconnues. Lors d’un voyage à Nice consacré à « tension de recrutement »le ministre du Travail a confirmé que le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi allait bientôt évoluer, en apportant quelques précisions sur une annonce faite le 14 juillet par Emmanuel Macron.
M. Dussopt a évoqué un paradoxe qui alimente le mécontentement croissant des employeurs : d’un côté, des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneurs ; d’autre part, un taux de chômage relativement élevé, à 7,3 %. Cette « est inacceptable », a indiqué vendredi le ministre. C’est pourquoi il compte opérer plusieurs « leviers »dont le dispositif qui permet aux chômeurs de percevoir une allocation.
Mises en place sous la précédente législature, les règles actuelles, qui avaient pour effet de durcir les conditions d’indemnisation et qui devaient expirer le 31 octobre, seront prolongées, a précisé M. Dussopt, ajoutant : « Nous allons même [les] renforcer. » Il a cité l’exemple du Canada où les dispositions sont plus strictes lorsque le marché du travail est bon « et plus protecteur quand il y a des difficultés économiques ». Ses propos font suite à une promesse de campagne faite par M. Macron.
Incompréhension et colère des syndicats
A Matignon, il est précisé que« il y aura un texte en septembre pour prolonger » les mesures en vigueur. En parallèle sera lancé « une consultation sur la gouvernance » du régime, c’est-à-dire sur le rôle respectif des partenaires sociaux et de l’État. Ensuite un autre « consultation » commencera environ « de nouvelles règles de rémunération dans le cadre de la gouvernance qui auront été décidées ».
Une telle démarche donne satisfaction à François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, car elle correspond à une idée défendue par son organisation. Les syndicats, en revanche, oscillent entre l’incompréhension et la colère. Cyril Chabanier, le président de la CFTC, se dit surpris car M. Dussopt avait fait part de son intention d’évaluer l’impact des mesures introduites sous le premier quinquennat de M. Macron, ce qui pourrait laisser penser qu’aucun changement n’interviendra. interviendrait tant que les résultats de cette étude d’impact ne seraient pas connus.
Le secrétaire confédéral de FO, Michel Beaugas considère que l’initiative du gouvernement « revient piétiner la procédure définie par les textes puisqu’il appartient aux partenaires sociaux de négocier les paramètres du régime, dans le cadre d’un document d’orientation transmis par Matignon ». « C’est comme si le pouvoir en place essayait de réduire encore plus le rôle des syndicats et du patronat dans la gestion du système »il se lamente.
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