Pour résoudre les difficultés de recrutement auxquelles sont confrontées de nombreuses entreprises, il faut permettre de moudre le grain au niveau des directions professionnelles. C’est d’ailleurs l’une des principales recommandations du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans le projet d’avis, qui devait être présenté mercredi 12 janvier, en séance plénière. L’institution, située au Palais d’Iéna à Paris, encourage les employeurs et les syndicats à engager des négociations, secteur par secteur, pour créer de nouvelles « avantages collectifs » en faveur du pouvoir d’achat des travailleurs.
L’initiative ESEC est le fruit d’une commande passée en septembre 2021 par Jean Castex. Le Premier ministre lui a demandé de formuler des propositions pour répondre à un problème qui n’est ni nouveau ni spécifique à la France, mais qui s’aggrave dans un contexte de forte reprise économique. Fin novembre, 28 % des travailleurs du secteur privé étaient employés dans « structure » qui a annoncé « faire face à une pénurie de personnel », selon une enquête Flash menée par la Dares, le service en charge de la recherche au ministère du Travail. Ce pourcentage est en hausse de seize points par rapport à décembre 2020. Ce phénomène est encore plus prononcé dans certains domaines d’activité : 41 % en « hébergement-restauration », 40% dans l’agroalimentaire…
Les raisons de cette situation sont nombreuses et identifiées depuis longtemps. Comme le rappelle l’ESEC, elles sont portées par les exigences de nombreux métiers soumis à « horaires atypiques » souffrir de« faible reconnaissance » notamment en termes de rémunération (camionneurs, ouvriers industriels non qualifiés, travailleurs sociaux, aides domestiques, serveurs, etc.). D’autres facteurs entrent en jeu : « représentation » négative, liée à certains métiers, l’inadaptation des compétences de certains travailleurs, l’inaccessibilité des logements en raison du niveau des loyers ou du manque d’offre, le manque de transports en commun, etc.
la satisfaction
Le projet d’avis du CESE, défendu par Pierre-Olivier Rushenstein, contient une vingtaine de recommandations qui couvrent un très large éventail de questions. L’une des idées maîtresses est d’améliorer « attractivité des métiers » parier sur « dialogue social ». C’est un problème qui se concentre « dans plusieurs secteurs dominés par des entreprises moyennes ou petites ». « Pour ces petites structures », Les dirigeants patronaux et syndicaux représentant leur organisation au niveau de l’industrie ont un rôle décisif à jouer. Ils pourraient conclure « conventions standards » visant à redorer l’image de certaines activités en octroyant diverses primes : tickets restaurant, chèques voyage, chèques logement, etc. Ces dispositifs « général » seront, sous certaines conditions, exonérés d’impôts et de cotisations sociales.
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