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D’aussi loin qu’elle se souvienne, Coralie, 24 ans, s’est toujours fait dire qu’elle n’avait « pas le niveau pour continuer à étudier à l’école ». Une prophétie auto-réalisatrice, se dit-elle en ratant son diplôme universitaire. Exit ses rêves d’enfant de travailler dans la couture; elle est plus tournée vers la vente, un secteur qui recrute en milieu rural même sans diplôme. À l’âge de 16 ans, elle a accidentellement commencé à travailler à temps partiel dans un supermarché près de chez elle. Une première expérience, dont elle sort sept ans plus tard, en 2021, complètement épuisée par ses conditions de travail, avec de graves problèmes de santé et avec une seule certitude : elle ne remettra plus jamais les pieds derrière une boîte.
Que faire d’autre, c’est toute la question. « Je n’ai jamais sérieusement pensé à trouver un emploi que j’aimais. Je savais juste que je voulais travailler de mes mains. dit une jeune femme. Puis la mission locale de Carbonne (Haute-Garonne) lui a parlé de l’École pour la transition écologique (ETRE). Il a été ouvert en 2017 par des éducateurs et des écologistes à Laxage, village de 200 habitants perdu dans l’arrière-pays toulousain. Objectif : Remobiliser les jeunes de 16 à 25 ans en décrochage scolaire ou en chômage par des emplois verts.
Des centaines de jeunes y sont formés chaque année. Certains ne vont pas à l’école, d’autres étudient en réorientation ; tout le monde cherche du sens. Sept autres écoles suivant le même modèle existent en France. Leur accès est gratuit [le financement est assuré par les régions, l’Europe, des fondations privées et des entreprises locales] et chacun évolue en fonction des acteurs et des besoins locaux », décrit le président de la fondation ETRE et fondateur de l’école pilote, Frédéric Mathis, qui est également co-directeur de l’association d’éducation à l’environnement 3PA (penser, parler, partager, agir). Le réseau ETRE continue de s’étendre aujourd’hui. « L’objectif en 2022 est d’ouvrir quatre écoles supplémentaires »– les projets du réalisateur.
L’association, créée en 2004, a d’abord mené des actions dans les quartiers prioritaires de Toulouse. « Mais parler de transition écologique à des jeunes qui n’ont jamais traversé le périphérique et qui au départ pensaient joindre les deux bouts n’a pas marché, se souvient le réalisateur. Si on ne prend pas la peine d’impliquer ces jeunes dans ces sujets, ou de leur montrer que plusieurs enjeux peuvent être conciliés, A la fin du mois et à la fin du monde, la transition écologique risque de ne pas se faire ou d’être forcée. » 3PA a donc décidé de partir à la campagne et a ouvert une école dédiée à l’économie circulaire dans un tiers lieu. Il abrite une conserverie de légumes biologiques, une entreprise de recyclage de meubles et une brasserie artisanale. Les étudiants et les professionnels communiquent entre eux au quotidien.
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