Les conclusions de « l’analyse d’une situation sensible au sein de la maison Plon (groupe Editis) » rédigés par la firme d’experts en santé psychologique au travail Les relances semblent particulièrement alarmantes sur la gestion de Lise Boëll. Cet éditeur historique d’Eric Zemmour et de Philippe de Villiers a pourtant été adoubé, vendredi 3 mars, par la direction d’Editis (Vivendi, groupe Bolloré) comme le seul et unique patron à la tête de Plon, obtenant la préférence sur sa rivale Céline Thoulouze, qui a dirigé l’autre équipe historique de la même maison. Depuis dix-huit mois, Plon était scindé en deux (Plon A et Plon B), chaque entité ayant ses propres équipes, locaux et auteurs.
Ce document confidentiel – rendu public par Médiapart vendredi 10 mars et Le monde a pu consulter – avait en effet été rendu oralement le mercredi 1euh Mars aux membres du comité de pilotage et à Guillaume Dervieux, directeur adjoint de la stratégie et de la transformation et directeur de la littérature chez Editis.
Trente-six des trente-sept salariés ont été interrogés individuellement dans le cadre de cette enquête réalisée suite à deux alertes, l’une du comité social et économique d’Editis, l’autre de la médecine du travail. Ça montre « des facteurs de souffrance identifiés pour les deux équipes (celles de Lise Boëll et Céline Thoulouze) ayant des répercussions sur leurs conditions de travail et leur santé psychologique ».
« Le Cyril Hanouna de l’édition »
Une première enquête établie par le cabinet Nayan en novembre 2021 sur le management de Lise Boëll et de ses deux adjoints déjà évoqués « humiliations répétées en public », « infantilisation »de « dénigrement »un « remise en question des compétences professionnelles », un « manque de précision sur la gestion », « désorganisation du travail », UN « gestion autoritaire et centralisée » ou « demandes faites dans des délais intenables ». De graves accusations mais Lise Boëll, qui avait été clairement menacée de licenciement dès réception de ce premier audit, avait été soutenue in extremis par Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi. C’est lui qui l’a d’abord imposée à la tête de Plon.
Les choses n’ont pas beaucoup changé. Dans la dernière étude, l’équipe historique Plon (Plon A) de Céline Thoulouze affirme que « cette maison bicéphale génère une concurrence interne incohérente » en termes de lignes éditoriales, mais aussi vis-à-vis des libraires, salons, mandataires et auteurs. Ils jugent que Lise Boëll est « en situation d’impunité totale », « qu’elle est intouchable », allant jusqu’à être identifié comme « le Cyril Hanouna de l’édition ». La direction d’Editis est pointée du doigt comme ayant « a créé une situation [qui] fait des dégâts considérables.. Le cabinet note que Plon A a opté pour une stratégie de « protection du collectif », des salariés se soutenant mutuellement pour faire face à Plon B, considéré comme une menace.
Il vous reste 53,52% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.