Trois syndicats SNCF, la CGT Cheminots, SUD-Rail et la CFDT Cheminots ont lancé, vendredi 24 juin, un appel à la grève pour le mercredi 6 juillet, veille des vacances scolaires, et jour d’une table ronde prévue avec la direction de la Entreprise publique. Comme de nombreux salariés français mobilisés en France ces dernières semaines, ils réclament une augmentation générale et urgente des salaires pour faire face à l’inflation, qui pourrait atteindre 5,9 % sur un an en juin, selon de nouvelles prévisions de l’Insee.
« A la SNCF, il n’y a pas eu d’augmentation générale des salaires depuis 2014 et, quand on demande des négociations annuelles obligatoires [NAO], on nous dit d’attendre la fin de l’année. Mais c’est urgent, les salariés ont besoin de mesures maintenant ! », estime Cédric Robert, secrétaire fédéral de la CGT Cheminots. L’UNSA décidera mardi 28 juin, après un conseil fédéral exceptionnel, si elle rejoint le mouvement.
Les syndicats ont interpellé la direction sur les salaires, à plusieurs reprises, ces derniers mois, alors que le salaire minimum, indexé sur l’inflation, augmentait, mécaniquement. À 1euh En mai, il gagne 5,9 % sur un an. « Et ça n’a pas du tout été transposé sur la grille salariale SNCF ! Aujourd’hui, les niveaux inférieurs sont dépassés par le salaire minimum ! », déplore Eric Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail, qui prend l’exemple d’un aiguilleur débutant : « Lorsqu’il est recruté, il a quatre mois de formation, et des responsabilités juridiques et opérationnelles très importantes, car la moindre erreur peut coûter des vies. Et ça commence à 1 350 euros, 50 euros par mois de plus que le SMIC ! Ne vous étonnez pas d’avoir des difficultés de recrutement ! »
« 7% en dessous du SMIC »
Le 16 juin, la CGT, l’UNSA, SUD-Rail et la CFDT s’unissent pour envoyer un « demande de consultation immédiate » à la gestion, une sorte de procédure « alarme sociale » pour éviter un conflit. « Au lieu de nous recevoir, tous ensemble, dans les trois jours, comme l’exige la réglementation, la direction nous a reçus en bilatéral, puis nous a renvoyés à cette table ronde du 6 juillet, dont on ne sait pas ce qu’ils mettront sur Table ! », explique Cédric Robert.
Du côté de la direction, si l’on rappelle que des mesures catégoriques (bas salaires, certaines professions) pour augmenter les salaires ont déjà été prises, on reconnaît qu’il y a un « sujet du pouvoir d’achat »notamment chez les cheminots avec statut (110 000 sur 140 000 personnes). « Les salaires d’entrée sont très bas, maintenant certains sont à 7% en dessous du Smic, pour des boulots contraints, 3×8, travail de nuit, travail le week-end », explique un bon connaisseur du dossier. « Avec une inflation à plus de 5%, nous ne pourrons pas nous contenter d’attendre le NAO en fin d’année et une revalorisation en janvier 2023 », dit un proche de la direction.
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