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![A l'entrée de l'hôtel Ibis de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), reconverti en centre d'hébergement d'urgence depuis le début de la crise sanitaire, des salariés sans papiers ont lancé une grève pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation, le 20 juillet dernier. 2022.](https://thebuzzly.com/wp-content/uploads/2022/07/Sans-papiers-ils-tiennent-un-centre-dhebergement-durgence.jpg)
C’était au début de l’épidémie de Covid-19. Alors que la France était confinée depuis à peine trois semaines, la population enfermée, l’État se mobilisait pour abriter les plus vulnérables.
En Seine-Saint-Denis, un nombre record de chambres d’hôtel ont été préemptées. A Bagnolet, par exemple, un hôtel Ibis a été réquisitionné pour héberger d’urgence des sans-abris. La gestion des lieux a été confiée à un opérateur étatique bien connu, l’association Coallia, mastodonte du logement social de plus de 4.000 salariés, dont le président n’était autre que l’actuel ministre des Outre-mer. , Jean-François Carenco.
Dans ce grand immeuble de huit étages, qui jouxte l’autoroute A3, plus de 400 personnes sont encore aujourd’hui hébergées, principalement en provenance d’Afrique de l’Ouest, d’Afghanistan ou d’Europe.
Et c’est ici que, mercredi 20 juillet, sept ouvriers se sont mis en grève. Ils font partie d’une équipe d’une vingtaine d’agents hôteliers qui, pour le compte d’un sous-traitant, Gaba Global Service International, gèrent l’accueil, la livraison des repas et l’entretien de la cantine. Ils se disent également chargés de faire des rondes de sécurité dans les étages. Ils travaillent de jour comme de nuit, souvent douze heures par poste. Fait assez notable : ils sont sans papiers et disent n’avoir jamais été déclarés. Ils expliquent également à Monde n’être payé qu’un mois sur deux en moyenne.
Moins de 3,50 euros de l’heure
Originaires de Côte d’Ivoire, du Mali ou de Guinée, et aujourd’hui accompagnés du syndicat CGT, ils ont débrayé pour réclamer le paiement de leurs salaires et leur régularisation.
A l’entrée de l’hôtel mercredi, outre la présence de grévistes et de syndicalistes, on a pu observer les allées et venues routinières des résidents et autres employés. Il apparaît que la gestion de ce centre est entièrement confiée à des entreprises sous-traitantes, qu’il s’agisse de la sécurité ou encore de l’accompagnement des résidents. Les travailleurs sociaux, par exemple, sont tous des travailleurs temporaires. Contactée, Coallia n’avait pas encore répondu lors de la publication de l’article. Mercredi en début d’après-midi, un représentant de l’association ainsi qu’un autre de Gaba Global Service International se sont brièvement déplacés sur le site pour rencontrer les grévistes, avant de convenir d’un nouveau rendez-vous jeudi. .
« Nous avons des loyers à payer et des familles qui comptent sur nous »expliquer à Monde l’un d’eux, Alassane (à leur demande, seuls les prénoms des ouvriers sont donnés). Cet Ivoirien de 39 ans vit en France depuis près de cinq ans. Il a été embauché au centre d’hébergement d’urgence dès son ouverture en avril 2020. Plusieurs grévistes montrent les attestations de déplacement qu’ils ont reçues pendant le confinement. Sur la base des relevés bancaires et des jours qu’il dit avoir travaillé, Alassane aurait perçu 4 976 euros en 2022 pour 1 428 heures, soit moins de 3,50 euros de l’heure, sans jamais voir l’ombre d’un contrat de travail ou d’une fiche de paie.
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