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Livre. « La jeunesse a souvent occupé une place de choix dans les projets politiques qui ambitionnaient de reformer la société. » Voilà comment débute le livre de Camille Peugny, professeur de sociologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Pour une politique de la jeunesse. Le Front populaire recula d’un an l’âge de la fin de la scolarité obligatoire et développa un réseau d’auberges de jeunesse. Le pouvoir gaulliste nomma en 1958 un haut-commissaire à la jeunesse et aux sports. A peine élu, le 10 mai 1981, François Mitterrand glorifia la victoire des forces de jeunesse.
Plus récemment, François Hollande a cité les jeunes dans sa campagne, faisant d’eux une priorité. Et la liste est encore longue. Bref, terminer le sociologue, la jeunesse est un « objet politique incontournable », même si les grands discours ne se traduisent pas toujours en actes. Depuis vingt ans, elle sert aussi de prudence pour toute une série de réformes, douloureuses bien souvent : celles des retraites, celles visant à réduire les dépenses publiques et la dette… intergénérationnelle.
Malgré cette omniprésence dans les débats, force est de constater qu’une vraie politique de la jeunesse fait défaut, poursuite de l’université. A la place, existe un « millefeuille » illisible, des dispositifs saupoudrés à droite, à gauche, s’adressant en fait à des sous-catégories de jeunes.
Pourtant, la situation est préoccupante. Notre jeunesse est pessimiste, bien plus que chez nombre de nos voisins. 100 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans aucun diplôme ou avec le seul brevet des collèges. Le chômage, l’absence d’emplois stables et la précarité sont le lot d’une bonne partie de cette classe d’âge, qui constitue aussi la première variable d’ajustement lors des crises. Le public étudiant s’est massifié, mais est pour partie très fragile. La pandémie n’a que trop bien rappelé ces réalités.
De nombreuses inégalités
L’ouvrage invite à penser la jeunesse avec ses enjeux propres. Pour autant, l’auteur ne l’appréhende pas comme un groupe homogène. Elle est multiple et fracturée par de nombreuses inégalités, en fonction de l’origine sociale, ethnique, spatiale, du genre, et ce en dépit de la méritocratie républicaine affichée.
Le sociologue plaide pour une politique d’ensemble, qui doit avoir deux objectifs. D’une partie, limiteur la « fracture entre les générations », qui peut vite s’amplifier dans une société vieillissante, où le grand âge et la dépendance sont des problèmes majeurs. D’autre part, réduisez les inégalités entre les différents fragments de la jeunesse.
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