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Les Français au travail, champions de la productivité ? Une note récente du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme rattaché à la Primature, porte un coup à cette idée régulièrement mise en avant dans le débat économique. Selon les auteurs du document, publié le 29 septembre, le taux de productivité des Français serait en baisse par rapport à l’Allemagne et aux Etats-Unis.
En guise d’explication, les économistes pointent le niveau médiocre des Français en mathématiques et en compétences socio-comportementales. A en juger par les statistiques d’Eurostat, les Français restent dans les premiers rangs des pays les plus productifs d’Europe, devant même l’Allemagne.
Mais cette avance confortable est renforcée par l’exclusion du marché du travail français de ses membres les moins productifs : « Le sous-emploi des moins qualifiés en France par rapport à nos voisins crée l’illusion d’une productivité plus élevée », disent les auteurs. L’Insee confirme que le non-emploi des personnes peu ou pas diplômées en France a augmenté plus fortement qu’en Europe entre 2003 et 2018.
maths et croissance
En corrigeant ce biais statistique, les économistes du CAE arrivent à des chiffres bien moins favorables à la France pour affirmer que, sur la période de 2004 à 2019, la France aurait perdu cinq points de productivité par rapport à l’Allemagne et sept par rapport aux États-Unis. Soit un manque à gagner en termes de PIB de 140 milliards d’euros pour la France en 2019, avance le CAE.
Le vieillissement de la population et les évolutions structurelles du marché du travail – désindustrialisation, boom des emplois non qualifiés… – sont des causes traditionnellement avancées pour expliquer la baisse globale de la productivité dans les pays de l’OCDE. En France, tous ces facteurs pèsent sur les chiffres. Entre autres, « on observe une forte baisse du capital humain alloué à l’industrie par rapport à l’Allemagne » tandis que la productivité moyenne du travail « est plus forte dans l’industrie que dans les autres secteurs »reconnaître les auteurs.
Mais ces derniers choisissent de focaliser leur analyse sur un levier rarement étudié : le niveau en mathématiques et en compétences socio-comportementales (compétences générales) le français. Les auteurs s’appuient notamment sur l’enquête PISA de l’OCDE, établir un lien entre le niveau en maths et la croissance économique. Alors que la part des emplois requérant ce type de compétences a fortement augmenté depuis le début des années 1980 en France, « notre pays souffre d’un décrochage en mathématiques ».
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