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Le principal fournisseur de menuiseries savoyardes, Pellicier, ne fournit plus de fenêtres et portes en pin ou mélèze jusqu’à nouvel ordre. « Compte tenu de la situation internationale »les conifères ne sont plus disponibles, explique le courriel du 10 mars. Il faudra donc composer avec les réserves des petits producteurs, puis, lorsqu’elles seront épuisées, revenir au chêne ou au bois exotique, – réagit Magali Pellissier, dont le mari dirige l’entreprise de menuiserie.
Trois jours plus tard, la femme du patron déjeune avec un vendeur d’usine de tuiles à Modène, en Italie. Les usines arrêtent la production une à une. Les fours fonctionnent au gaz, les matières premières viennent d’Ukraine. « Mon ami n’a jamais pris autant de commandes en Savoie. De retour à Modène, il a tout annulé. Ils ne pourront plus honorer les commandes. » Lundi, la coopérative annonce la fin du parquet massif : tout est fabriqué en Ukraine. « C’est un par jour et ça va aller de mal en pis. Même avec Covid, nous n’avons jamais vu cela. Pendant un confinement ? Nous ne sommes fermés que depuis une semaine. C’est effrayant là. »
Opérations avec des escargots
En fait, pas un seul commerce, pas une seule entreprise de construction ou de services publics n’a souffert du conflit ukrainien. L’annonce d’une remise de 15 centimes sur le ravitaillement a un peu calmé la situation. « Avec mes 5 voitures [et les frais kilométriques remboursés aux 70 salariés], 20 centimes de plus, c’est 5 000 euros de charges supplémentaires par mois », confirme Mikael Carré, chef de l’entreprise générale du Val-de-Marne. Mais tout le monde attendait les mesures du plan de pérennisation. Le simple appel lancé par le gouvernement aux responsables gouvernementaux pour qu’ils révisent les prix des contrats et n’appliquent pas de pénalités de retard à tout le monde a causé une grande déception. En Bretagne, les dépôts pétroliers de Brest et de Lorient étaient encore partiellement bloqués par des contremaîtres, et le vendredi 18 mars, des opérations escargots ont été lancées. En Occitanie, les artisans se disent prêts à retourner aux manèges.
« Nous avions six à huit semaines pour des travaux de menuiserie. Aujourd’hui on oscille entre vingt-deux et vingt-quatre semaines pour les fenêtres », Pierre-Emmanuel Bossy, gérant de Déclic Bois.
Même les caillebotis en bois de la ville de Paris, dont le marché appartient à la fonderie Deschaumont, 145 salariés près de Toulouse, sont rattrapés par la guerre. Chaque pièce, comme les couvercles de regard, contient 10 à 20 % de fonte neuve, explique le dirigeant – la septième génération – de cette entreprise familiale. Or, 70 % des besoins européens provenaient de la Russie et de l’Ukraine. Les ports d’Anvers, Bilbao et La Rochelle ont encore un ou deux mois d’approvisionnement, mais les prix ont augmenté de 30 % en une semaine. Les réserves sont épuisées, il va falloir trouver une solution. L’un d’eux est l’importation de matériel d’Afrique du Sud ou du Brésil. Remplacez-le par de la ferraille, une autre. « Mais c’est comme cuisiner sans beurre ni beurre » explique Jean-Baptiste Deschaumont. Et les Chinois annoncent déjà une augmentation de la ferraille de 20 à 25 % en mars.
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