Sauter, s’essayer à la Zumba, lancer une balle le plus loin possible, perfectionner son endurance… avec votre conseiller Pôle Emploi, et la personne qui pourra vous embaucher une heure plus tard. Jeudi 14 avril, dans les locaux flambant neufs de l’EACPA (Entente agglomération Cergy-Pontoise athlétisme), club d’athlétisme de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), 130 demandeurs d’emploi (dont la moitié de jeunes) ont participé à une « job dating », basé sur les valeurs du sport.
En pratique, la journée s’organise en trois parties : ateliers sportifs le matin, déjeuner le midi et séances de recrutement l’après-midi. Ainsi, à 9 heures du matin, treize recruteurs se mêlent à la file d’attente des inscrits pour récupérer un dossard (sur lequel n’apparaît qu’un prénom).
Si le principe est déconcertant, il ne s’agit pas de mettre en compétition des chômeurs sur la piste, ni de réduire la recherche d’emploi à un jeu : il s’agit d’utiliser la pratique du sport pour désacraliser l’entretien d’embauche des personnes qui loin de l’emploi. En ramenant recruteurs et recrues au même niveau le matin et en créant du lien social entre tous les participants, l’idée est de rendre plus naturels les échanges professionnels de l’après-midi.
La timidité s’estompe rapidement
Cet événement s’inscrit dans le cadre de l’opération « Stade vers l’emploi », qui s’adresse à tous les chômeurs inscrits à l’agence Pôle emploi de Cergy. Dans le bassin d’emploi de Cergy-Vexin, qui regroupe 120 communes du Val-d’Oise, le taux de chômage est de 7,3 % de la population active au quatrième trimestre 2021, assez proche des 7,4 % au niveau national. .
« Vous pouvez vous amuser à vous entraîner et vous retrouver dans l’entretien avec les mêmes vêtements, assis sur le tapis perchoir. Au début, certains étaient réticents à venir en survêtement, maintenant Pôle Emploi les prévient qu’ils doivent le faire. » Jean-Jacques Godard, président de la Ligue Ile-de-France d’athlétisme, ne cache pas son enthousiasme : « Nous avons de plus en plus de demandes d’employeurs, à chaque fois c’est un succès. »
Sur les pistes, la timidité s’estompe vite et un certain enthousiasme se dégage. Les plus motivés encouragent très fortement ceux qui ont plus de difficultés, notamment les plus âgés. Doura Souaré, 23 ans, s’est rapidement imposée comme une sorte d’entraîneur principal. Il se sait tenté par la police, présente lors des « job dating » : « C’est un rêve d’enfant, j’ai essayé plusieurs cours au collège, mais j’ai arrêté. J’ai travaillé pendant trois ans dans la restauration rapide, je viens de me faire virer. » Gaëtan Wehl, 31 ans, ancien ingénieur industriel, est avant tout satisfait de « l’état d’esprit bon enfant : ça permet d’y aller en mode détendu, de rigoler, tout en voyant plusieurs entreprises dans la même journée ».
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