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Positionner un enseignant devant chaque classe : c’est l’exercice habituel auquel s’adonnent les ministres de l’éducation, rentrée des classes après l’école. Un défi de taille à faire correspondre dans chaque école, collège et lycée, la dotation d’un million de personnels – dont 800 000 enseignants – à celle de 12,5 millions d’enfants et d’adolescents. Et cela se répète, année après année, chaque mois de septembre.
Mais à trois mois du jour J, la situation dont hérite Pap Ndiaye, tout juste nommé Rue de Grenelle, n’est pas habituelle. Jamais, de mémoire des syndicats d’enseignants, la crise du recrutement n’a semblé aussi aiguë.
L’alerte a été donnée à plusieurs reprises pendant la crise sanitaire, qui a vu l’institution multiplier les appels aux contractuels – retraités, étudiants – sans toujours trouver de volontaires. Elle résonne à nouveau depuis que les premiers résultats des tests d’admission aux concours pédagogiques ont été communiqués mi-mai. Quelque 10 600 postes sont à pourvoir au primaire et 13 690 au secondaire. Mais, à ce stade du recrutement (c’est-à-dire après les écrits, et avant l’étape des oraux convoqués jusqu’en juillet), le manque de candidats est déjà alarmant, puisque le « admissible » sont parfois inférieurs au nombre de postes ouverts.
De » jamais vu « , martèle-t-on dans les centrales syndicales. UN « situation exceptionnelle et ponctuelle », ils s’opposent au ministère de l’Education. La réforme des concours, lancée sous le quinquennat précédent et qui a reporté d’un an (de la fin du master 1 à la fin du master 2) le passage des épreuves pour les aspirants enseignants, a un « impact mécanique sur l’aquarium », nous défendons la direction générale de l’enseignement scolaire, l’un des principaux services de ce ministère. Nous restons optimistes : « La baisse des candidatures cette année a été écrite d’avance, tout comme leur augmentation, probable, pour la session de l’an prochain est écrite. » Ont.
Aucun niveau épargné
En attendant, sur le terrain, on s’organise. A l’académie de Versailles depuis lundi, et, avant cela, à Toulouse, à Montpellier, les rectorats misent sur les « job dating » et les embauches à durée déterminée, pour compenser les « manque » de professeurs titulaires à venir. Celles-ci sont déjà prévisibles dans certains territoires – dont l’Ile-de-France – plus que dans d’autres. Par ailleurs, dans les disciplines dites « déficitaires » – mathématiques, français, allemand, « terrible trio », comme disent les professeurs. Mais aucun niveau, de la maternelle au lycée, ne semble aujourd’hui épargné. « Les taux de présence aux premières épreuves écrites du concours des professeurs des écoles ont atteint l’un des niveaux les plus bas de l’histoire »a prévenu, dès le 10 mai, le SNUIpp-FSU, le syndicat majoritaire dans le primaire.
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