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Quatre-vingt pour cent des personnes handicapées ne s’identifient pas à un fauteuil roulant ou à une canne blanche. Frappées par une pathologie invisible, elles font pourtant face à des difficultés tangibles, qu’il s’agisse de maladies chroniques (asthme, cancer, diabète, endométriose, etc.), de troubles mentaux (dépression, schizophrénie, troubles obsessionnels compulsifs, etc.), de troubles cognitifs (dyslexie, dyspraxie, etc.), des déficiences sensorielles (surdité, etc.) ou encore certains troubles du mouvement.
Si pour les personnes en situation de handicap visible le chemin vers l’emploi est tortueux voire difficile, alors les personnes en situation de handicap invisible sont passibles d’une double peine. Ceux qui choisissent de ne pas divulguer leur état à leurs collègues et à leur employeur sont souvent confrontés à la suspicion, à l’incompréhension, à la peur, à l’incompréhension, au rejet, voire à l’exclusion en raison d’un handicap, en plus de problèmes de santé. Décidant de « prendre sur eux », de « bien paraître », ces personnes, qui tentent de combler leurs lacunes jour après jour, peuvent même échouer.
Que le handicap soit invisible ou visible, décrocher un emploi en France est un parcours du combattant. Alors que la loi de 1987 fixe un quota de 6% de personnes handicapées dans les entreprises, le secteur privé peine à atteindre 3,9% (en 2019). Et le secteur public est à 5,6% (en 2020). Pour le quinquennat d’Emmanuel Macron « Grâce à la mobilisation du gouvernement, de nombreuses mesures ont été prises. Nous avons travaillé sur l’emploi d’une personne et l’accompagnement de la main d’oeuvre des employeurs afin de passer de l’obligation à l’envie « , résume Sophie Kluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées du Premier ministre, qui nous a répondu le 22 février.
Parmi les mesures prises en 2020 figurait la réforme des obligations d’emploi des travailleurs en situation de handicap, qui imposait notamment aux recruteurs de privilégier l’embauche directe à la sous-traitance. elle accorde également des droits définitifs en cas d’incapacité permanente et rend obligatoire la désignation d’un référent handicap pour toute entreprise employant plus de 250 salariés. De son côté, Cap Emploi, qui accompagne les personnes en situation de handicap et leurs employeurs, poursuit son rapprochement avec Pôle Emploi.
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Autre outil déployé, une aide de 4 000 € à l’embauche de personnes en situation de handicap, a permis « 29 000 salariés dont les deux tiers en CDI », selon Sophie Kluzel. Entre 2019 et 2021, le nombre de contrats d’apprentissage a bondi de près de 80 %, il est désormais à 8 159. Enfin, 90 plateformes labellisées « Emploi Accompagné » ont accompagné gratuitement 6 000 personnes et leurs employeurs en 2021. » Concernant les Entreprises Adaptées et les ESAT [établissements et services d’aide par le travail], diverses mesures sont en place ou en cours de déploiement pour fluidifier les trajectoires entre le milieu professionnel grand public, protégé et adapté », poursuit le secrétaire d’État.
L’Etat a également signé une convention avec l’Agefiph (Association qui gère un fonds pour l’insertion des personnes en situation de handicap) pour la période 2021-2024. « Notre boussole est de changer le niveau d’emploi des personnes en situation de handicap, d’être plus proche d’eux et des entreprises. Nous accompagnons les managers dans l’embauche et la fidélisation de leurs collaborateurs, notamment par l’évitement, la rémunération et l’évolution professionnelle », explique son président, Christoph Roth. Bien conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend, il ajoute : « Nous travaillons pour que plusieurs acteurs de l’écosystème travaillent ensemble. »
Le dernier plan quinquennal justifiait-il les ambitions affichées en 2017 ? « De nombreuses mesures ont été prises, c’est incontestable, mais ce n’est pas une réforme systémique.. Plus généralement, il faut repenser toute l’organisation du travail et les modes de gestion autour de la personne, car ils excluent, et le niveau de handicap augmente dramatiquement. analysé par Carole Saler, conseillère nationale pour l’emploi, le travail, la formation et les ressources, APF France Handicap. Sur le terrain, depuis cinq ans, le handicap est le principal motif de saisine du Défenseur des droits de l’Homme et l’emploi est le principal domaine où s’exerce cette discrimination. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est certes passé de 19 % en 2017 à 14 % en 2020, mais il reste supérieur à celui de la « population générale » (9 % contre 8 %). Le taux de chômage de longue durée reste également problématique.
« Il y a un fossé entre la volonté politique et l’accès aux droits des personnes sur le terrain », estime Arnaud de Broca, président du Collectif des Handicapés, qui appelle, par exemple, « le principe d’accessibilité universelle est inscrit dans la Constitution ». Pour les cinq prochaines années, les travaux sur le handicap – visible ou invisible – et l’emploi s’annoncent importants.
Cet article a été préparé à l’occasion 3e L’édition universitaire du Réseau des Conseillers en Handicap, hébergée par l’Agefiph.
Conférences et nouveau podcast
- Composé de 3e publication du Réseau Référents Handicap Université organisé par l’Agefiph les 29 et 30 mars à Lille Grand Palais en partenariat avec Paixconférence « Le handicap comme catalyseur du dialogue social » se tiendra le mardi 29 mars, de 11h30 à 12h45, modérateur Isabelle Hennebel (Paix). Avec Anne Balthazar (FO), Franck-Yves Beaupre (Auchan Retail France), Cyril Chabanier (CFTC) Dominique du Paty (KPME), François Ommeril (CFE-CGC), Sophie Legrand (Cofidis), Hubert Mongon (Medef), Catherine Peret (VKT), Catherine Pincho (CFDT).
Pour suivre toutes les conférences : https://agefiph-universite-rrh.fr/
- Paixen partenariat avec l’Agefiph, lance le podcast « Rebond, vivre avec le handicap » à raison d’un épisode par semaine, tous les mardis à 15h, du 29 mars au Lemonde.fr et plateformes d’écoute. Les personnes touchées par le handicap, personnellement ou par d’autres, témoignent de leur engagement à : Dominique Farrugia, Letitia Milot, Grégory Quilleron, Sophie Kluzel, Fabrice Chanute, Marie-Amélie Le Four, Kristoff Fluder, Laëtitia Bernard, Didier Rocher, Charles Gardou.
Production : Josefa López pour Paix. Ecriture et animation : Josefa López ainsi que Isabelle Hennebel.
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