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« Même pas dans un rêve, je reviendrai. » Le verdict de Mounia Moudjari, 43 ans, est sans appel. Après quinze années épuisantes dans la restauration, elle quitte son emploi pour devenir cariste dans la logistique. Et pour rien au monde elle n’y retournerait. « Bien sûr, il faut aussi travailler dur et être polyvalent dans mon nouveau travail, mais j’ai des primes, des jours fériés, un treizième mois, le comité d’entreprise et tout, elle dit. Pas comme dans les restaurants où, en plus, ils ont changé mon prénom. Ceux qui sont encore là, je les plains. »
Comme elle, des centaines de milliers de salariés ont changé de métier depuis la crise du Covid-19. Un phénomène aussi massif qu’inédit, qui déroute encore bon nombre d’employeurs et d’observateurs du monde de l’emploi – car ici, la question centrale n’est pas le salaire, ou du moins, pas seulement.
Pour comprendre ses racines, il faut remonter aux longs mois de confinement, début 2020. De nombreux Français ont profité de cette période d’inactivité subie pour prendre du recul. Refléter. Faire le point sur le sens du travail, les sacrifices qu’il impose, les moyens d’améliorer le quotidien, même à la marge.
Se recentrer sur l’essentiel : c’est précisément ce qui a poussé Marco Miocic à postuler à La Poste. Après avoir monté sa propre entreprise d’optométrie, ce trentenaire a frôlé le burnout. Il a donc choisi de bifurquer. Il est maintenant facteur et s’en réjouit tous les jours. « Même si c’est physique, j’aime ce métieril dit. J’ai trouvé du temps pour ma famille, et le groupe m’offre de nombreuses opportunités d’évolution. »
Fin de contrat
Tous les sondages sur le sujet – et ils sont nombreux – confirment cette quête profonde du mieux : 43 % des actifs envisagent de partir leur emploi dans les deux ans pour un travail qui a plus de sens (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) ; 35% des salariés n’ont jamais autant voulu démissionner (plateforme d’emploi Indeed) ; les Français afficheraient le taux d’engagement au travail le plus faible d’Europe (Global Workplace Gallup).
Les données sur l’emploi en témoignent également. Au troisième trimestre 2021, les fins de contrats ont bondi de 20 %, selon les derniers chiffres de la Direction de la recherche, des études et des statistiques, publiés en février – soit + 14,4 % pour les CDI et + 22,8 % pour les CDD. contrats. Les ruptures de CDI sont au plus haut depuis 2007.
Dans certaines régions, l’hémorragie est importante. Dans l’hôtellerie-restauration par exemple, 450 000 salariés présents un an plus tôt avaient quitté leur entreprise en 2021. C’est près de 100 000 de plus qu’en 2019. Et dans la santé, « 30 % des infirmières quittent la profession dans les cinq ans suivant l’obtention de leur diplôme »indique le Syndicat national des professionnels en soins infirmiers.
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